Un Conseil Local de Santé Mentale à Fort-de-France
Les collectivités se saisissent des sujets de santé mentale. Après le Lamentin en 2020, la ville de Fort-de-France se dote de son Conseil Local de Santé Mentale (CLSM).
La Convention qui met en place ce CLSM a été signée hier matin (vendredi 27 octobre) en mairie de Fort-de-France. Il s’agit d’un espace de concertation et de collaboration. La collectivité locale et son CCAS, les services hospitaliers, l’ARS, les associations et les usagers s’associent ainsi pour améliorer la prise en charge des patients psychiatriques.
Elsa Théobald-Niçoise, directrice chargée du médico-social au centre hospitalier Maurice Despinoy
Sur le territoire de Fort de France, nous allons continuer à être acteurs, mais vraiment en concertation avec tous les autres partenaires, je dirais peut-être un peu plus, en fonction aussi des axes stratégiques qui seront décidés au sein du CLSM de Fort de France. Pour nous, c'est vraiment pouvoir rendre plus lisible également notre offre de soins, que ce soit en ambulatoire, et en ce qui concerne nos équipes mobiles, puisque nous avons beaucoup d'équipes mobiles qui ne sont pas forcément suffisamment connues du tout public.
La précarité en augmentation : un risque à considérer
Depuis la pandémie, la résurgence de situations précaires a été évoquée comme un risque pour la santé mentale. Dans les cas extrêmes, les plus fragiles peuvent être sujets à l’errance faute de soins adaptés.
Cette plateforme a pour objectif de prévenir les situations que peuvent rencontrer ces publics fragilisés, et de construire des réponses adaptées aux situations de crise. Une cellule de crise sera également créée au sein du CLSM. Par ailleurs, une équipe psychiatrique d’intervention de crise, sera mise en place par l’Agence Régionale de Santé
Peggy Charles, conseillère municipale déléguée à l’insertion et à la santé mentale
De nouveaux visages se présentent aujourd'hui aux portes des CCAS, mais aussi aux portes des centres d'hébergement de bas seuil. Ce sont des centres qui sont habilités à accueillir des personnes en situation d'errance en très, très grande précarité. Et aujourd'hui, nous recevons aussi des travailleurs pauvres (...) Il y a une situation d'urgence et je crois que c'est parce que nous sommes au clair avec cette situation que nous sommes là aujourd'hui.
La participation des associations d'usagers et des aidants
Les usagers et les aidants sont partenaires et partie prenante du Conseil Local de Santé Mentale. Autour de la table, plusieurs associations sont représentées comme l'Acise, SOS Kriz et France Assos Santé. Cette présence est essentielle et constructive pour Jeanne Emérante Defoi, présidente de France Assos Santé, signataire de la convention.
L'expérience a montré que ce sont les associations qui, à mon sens, sont plus pertinentes pour faire remonter et faire prendre conscience des réalités et des besoins et surtout des solutions. (...) la présence de l'ensemble des associations et de France Assos Santé, qui est une association institutionnelle présente dans les instances gouvernementales, est éminemment importante et je crois qu'on a enfin compris que tout ne doit pas venir d'en haut.
EN CHIFFRES : l’invisibilité des problèmes de santé mentale
- 1 personne sur 3 présente au moins un trouble psychique
- 85% d’entre eux n’auront pas recours à la psychiatrie
Source : Enquête nationale SMPG – santé mentale en population générale
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