Saturation de la morgue : les pompes funèbres en renfort

Par 04/08/2021 - 20:17

Face à la saturation de la morgue au CHU de Martinique, les autorités font appel aux pompes funèbres privées pour accueillir les corps. Le rythme de prise en charge des personnes décédées s'intensifie.

    Saturation de la morgue : les pompes funèbres en renfort

La réalité est bien là. En ce moment, cinq à huit patients décèdent chaque jour du Covid-19 à l'hôpital Pierre Zobda Quitman. A ceux-là s'ajoutent bien sûr les autres décès pour d'autres raisons. Une surmortalité qui double presque le nombre de morts en Martinique, selon Benjamin Garel, le directeur du CHU de Martinique.

Dans ces circonstances, la gestion des corps devient un véritable enjeu. Car depuis lundi, il n'y a plus de place à la morgue de l'hôpital, comme l'affirme Benjamin Garel :

Depuis quelques jours, on n'a plus de place pour accueillir les patients qui décèdent dans l'hôpital. Il n'y a plus de casier disponible pour accueillir les corps 

Grâce au concours des pompes funèbres, et à la collaboration des familles des défunts, une régulation s'est mise en place. Mais évidemment, le rythme habituel est perturbé lors de la perte d'un proche, comme l'indique le responsable de la chambre mortuaire au CHUM, Dominique Arad-Chenor :

C'est vraiment impressionnant en ce moment. On est obligé de faire appel très rapidement aux pompes funèbres, qui sont très réactifs, ce qui nous permet de fluctuer. La solution envisagée aujourd'hui c'est de travailler avec les pompes funèbres qui ont des casiers réfrigérés. Sur la Martinique, il y en aurait à peu près une soixantaine. Cela nous permettrait de faire en sorte qu'une personne décédée qui arrive puisse repartir le même jour, sans rester à la chambre mortuaire

Une situation également bouleversante pour tous ceux qui doivent gérer cette situation au quotidien, puisque la demande de prise en charge dépasse désormais l'infrastructure de santé. C'est ce que déplore le directeur du CHUM :

L'émotion est très forte, non seulement par le nombre de morts, mais aussi par notre capacité à répondre à la demande en soins, qui est trop forte actuellement. Malgré tous les renforts qu'on a eu, on est dans des prises en charges dégradées, et c'est extrêmement traumatisant pour les soignants

Pour le moment, l'organisation privilégiée est donc celle du concours des pompes funèbres pour une prise en charge rapide. La solution d'un container frigorifique pourrait être envisagée si l'accélération des décès se poursuit. Mais cette installation ne sera mise en oeuvre qu'en dernier recours, selon le directeur du CHUM, qui insiste sur le traumatisme que pourrait représenter un tel aménagement.

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