Le centre AMP santé à l’arrêt au François, la reprise dépend désormais de l’ARS

Par 07/12/2025 - 09:45 • Mis à jour le 07/12/2025 - 12:37

Le centre AMP Santé, créé pour lutter contre la désertification médicale, a dû suspendre ses activités le 30 novembre. Il attend désormais l’appui de l’Agence régionale pour permettre au centre Calmette de reprendre son activité et répondre aux besoins des patients en attente de soins.

    Le centre AMP santé à l’arrêt au François, la reprise dépend désormais de l’ARS
Photo Myrtha Paller

Médecins, cardiologues, gynécologues ou encore ophtalmologistes : toutes les professions médicales font défaut en Martinique.

Au point que l’association Martiniquaise pour la santé (centre AMP santé) a été créée en 2021 pour lutter contre la désertification médicale.

Financée en grande partie par l’IRCOM, une plateforme a été mise en place, composée de médecins retraités pouvant encore exercer leur activité à temps partiel.

Cette structure AMP santé, installée au François, au centre commercial Usine depuis mars 2024, ne fonctionne pas très bien, à cause d’importantes contraintes juridiques.

L’établissement à but non lucratif peine à trouver des financements et ne reçoit plus ses patients depuis le 30 novembre dernier.

« En attente de l’appui de l’ARS »

Le centre Calmette étudie la reprise de l’activité et attend l’accompagnement financier de l’ARS.

Compte tenu du manque d’accès aux soins de proximité, ce système semble une bonne alternative, selon Fabrice Richard le trésorier de l’association Martiniquaise pour la santé.

Les besoins sont très importants en médecine courante, pour réaliser des dépistages en amont afin d’éviter que les situations médicales ne se dégradent. On a pu, nous, développer des soins notamment en gynécologie pour les femmes et en ophtalmologie. On devait développer d'autres soins, mais on s'est retrouvés très vite confrontés à des soucis administratifs, à une rigidité du cadre qui permet à une association d'exercer dans le domaine de la médecine. On a 1 500 personnes actives dans le centre, 1 500 femmes qui sont suivies. En plus, on a cette capacité d'amener des opérations rares sur la Martinique. Mais aujourd'hui, on a besoin que le centre Calmette, qui a décidé de reprendre, ait l'appui de l'ARS. On a besoin qu’elle aille jusqu'au bout de la démarche. On attend les derniers signaux de l'ARS. Ça se fait un petit peu attendre.

Projet de reprise

C’est un centre de santé à bout de souffle qui tente de se relever, comme l’explique Fabrice Richard.

Au début, la plupart de nos médecins étaient d’accord pour travailler comme libéraux. Mais être libéral à temps partiel, c'est compliqué. Financièrement, rien n'est fait pour que ça puisse marcher, encore moins quand on est retraité, puisqu'on continue à cotiser à la Caisse de retraite alors qu’on est retraité, mais qu'on maintient une activité, donc c'est un peu paradoxal. Pour des raisons aussi de charges administratives, tous les médecins voulaient pratiquement devenir salariés. Et on s'est rendu compte qu'on ne pouvait développer le soin à un niveau suffisant pour couvrir nos frais sans salarier tout le monde. On s'est retrouvé dans une situation un peu paradoxale où on a des médecins qui veulent travailler, on a beaucoup de patients qui veulent être soignés, mais on n'a pas le statut qui nous permet de tout mettre en place. On a vu avec l'ARS. On a essayé de trouver des solutions et la seule qu'on a pu trouver, c'est de trouver une autre association qui, finalement, reprend notre structure pour assurer une continuité On a fermé le centre, on a arrêté les soins pour faciliter la reprise du cabinet et permettre toutes les démarches pour que l'ARS puisse soutenir le centre Calmette et qu’il puisse relancer la machine.

« On a besoin d’actions concrètes »

Selon Fabrice Richard, le cadre légal n’est pas adapté à la structure.

Concrètement, en fonction des différents statuts qui sont proposés, vous avez des obligations, un cahier des charges. Vous devez, par exemple, assurer une ouverture de 12 heures par jour. Chose qu’avec des médecins retraités, on ne pouvait pas assumer. Il y a des petites choses comme ça dans le cahier des charges auxquelles vous ne pouvez pas déroger. Ces petits détails font qu'au final, vous ne pouvez pas changer de statut. Donc, on s'est retrouvé dans une impasse. On aurait pu continuer comme ça si on avait eu un peu plus de moyens financiers. Pas mal de personnes devaient nous aider, nous soutenir, mais elles ont été impactées par les émeutes de 2024 et, au final, elles n'ont pas pu tenir leurs engagements puisqu'elles avaient par ailleurs des soucis financiers. J'espère que l’ARS va aller plus vite puisqu'on a souvent des coups de fil, des garanties orales sont données, mais là, on a besoin d'actions concrètes. On a des patients qui sont dans l'attente de soins.

Sollicitée, l'Agence Régionale de Santé de Martinique ne nous a pas encore répondu.


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