L’UGTM dénonce de graves manquements au centre hospitalier de Trinité
Déménagement précipité, chambres inondées, sécurité défaillante… L’UGTM monte à nouveau au créneau concernant le centre hospitalier de Trinité, pointant de graves manquements après la réouverture de l’Unité de Gériatrie de Court Séjour (UGCS), fermée depuis août 2023 pour travaux.
Un déménagement précipité et une mise en danger au centre hospitalier de Trinité. C’est ce que dénonce une nouvelle fois, l’UGTM dans un communiqué.
Après avoir déjà alerté récemment sur les insuffisances dans la prise en charge aux urgences, c’est la réouverture de l’Unité de Gériatrie de Court Séjour (UGCS) qui est pointée du doigt.
Fermé depuis le 16 août 2023 pour des travaux de rénovation, ce service a rouvert vendredi dernier mais, depuis, personnels et patients se heurtent à des infiltrations d’eau, à des chambres inondées, à des dispositions de sécurité inopérants ou des climatisations hors service.
Pour le syndicat, cette réouverture s’est faite de façon précipitée, sans aucune concertation des instances et sans répondre aux besoins en lits prévus.
Un CSE s’est tenu ce lundi (15 septembre) et le F3SCT, l’instance qui examine les conditions de sécurité, se réunit également ce mercredi (17 septembre).
Les syndicats attendent des réponses de la direction.
« Pas opérationnel du tout »
Pour Serge Aribo, secrétaire général de l’UGTM, ce déménagement dans l’urgence crée un vrai danger pour les patients et le personnel.
Ce n'était pas opérationnel du tout. Aujourd'hui, le personnel se retrouve à devoir éponger régulièrement, d'autant que les douches non plus ne sont pas aux normes puisque l'écoulement des eaux se fait à l'intérieur de la chambre au lieu de se faire directement dans des évacuations prévues pour la douche. Ce qui pose des problèmes puisqu'un visiteur a déjà glissé. Cela peut engendrer un danger, des chutes, soit pour les patients, soit les visiteurs, soit le personnel, et occasionner des accidents qui ne sont pas attendus lorsqu'on se retrouve à l'hôpital. Cette situation de crise au centre hospitalier de Trinité doit cesser. Il faut que l'ARS et la direction du CHU nous disent clairement ce qu'ils comptent faire pour qu'avant la fin de l'année, l'ensemble des services soit réouvert, y compris le bloc opératoire, la maternité et tous les services de soins que nous attendons depuis un moment, y compris les consultations externes.
« Des travaux pas bouclés »
Serge Aribo ne comprend pas une réouverture dans de telles conditions alors que le site est en chantier depuis plus de deux ans.
Au centre hospitalier de Trinité, depuis plusieurs mois, nous attendons la fin des travaux de rénovation et la réouverture des services. Une alerte a été lancée par le corps médical concernant les urgences, où il manquait des effectifs. Et par rapport à cela, la direction a décidé d'ouvrir un service alors que ce service de gériatrie de court séjour était en travaux, alors que les travaux ne sont pas correctement réalisés, pas correctement réceptionnés. Le personnel s'est retrouvé avec les patients dans une situation où nous avions de la pluie, avec des infiltrations d'eau, avec des installations de sécurité non fonctionnelles, ce qu'on appelle les appels malades, avec une issue de secours qui est bloquée avec une chaîne, une climatisation qui n'est pas fonctionnelle. Donc, ce sont des éléments qui nous montrent bien que la prise en charge n'est pas correcte, l'hébergement n'est pas correct et malgré ça, la direction a pris le pari de rouvrir ce service alors que ça fait deux ans qu’il était en réparation et que, malgré tout, ils n'ont pas réussi à boucler l'ensemble des travaux.
Dans l’attente d’une rencontre
Pour Serge Aribo, ce nouveau manquement à la sécurité pose questions et interroge sur les projets de refonte du centre hospitalier de Trinité. Il en appelle à l’ARS et aux élus.
Ils se retrouvent devant un fait accompli. Il y a des patients à prendre en charge, ils sont bien obligés de le faire. Mais lorsqu'on nous dit qu'aujourd'hui, on a la certification, non, ce n'est pas du tout la réalité. Ce n'est pas vrai. Il y a des difficultés, il faut y faire face et il faut faire en sorte aussi d'y répondre de façon efficace et correcte. Il n'est pas normal que la patientèle soit ainsi prise entre la question de devoir avoir des lits disponibles, mais ne pas avoir le confort et la prise en charge qu'on devrait avoir aujourd'hui en 2025. Sans attendre les avis, que ce soit des instances, que ce soit du préventeur, que ce soit aussi au niveau de la sécurité, nous croyons qu'après avoir laissé deux ans un service fermé pour travaux, toutes les précautions auraient dû être reprises avec les instances qui doivent être consultées pour la réouverture d’un tel service. Nous avons déjà demandé à l'ARS par courrier qu'il y ait une rencontre sur le site de Trinité pour savoir clairement ce qui est envisagé pour remettre en fonctionnement cet établissement. Et aussi, nous avons interpellé le maire de Trinité afin que nous puissions rencontrer l'ensemble des élus du Nord et savoir aussi pourquoi les engagements qui avaient été tenus devant eux ne sont pas respectés.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






