Grève à l'hôpital de Trinité : les négociations au point mort

Par 20/10/2020 - 17:31 • Mis à jour le 12/01/2021 - 17:50

Les négociations n'ont pas abouti ce mardi 20 octobre, entre les soignants grévistes de l'hôpital de Trinité et la direction du CHUM. De son côté, le gouvernement pointe du doigt la responsabilité du Centre Hospitalier Universitaire à propos du retard pris dans la reconstruction de l'hôpital à Trinité.

    Grève à l'hôpital de Trinité : les négociations au point mort

Les négociations n'ont pas abouti ce mardi 20 octobre à l'hôpital de Trinité. La direction général du CHUM, le président du conseil de surveillance et le président de la commission médicale d'établissement rencontraient l'UGTM-Santé. En grève illimitée depuis le 30 septembre, les soignants réclament l'application des engagements pris en 2017 par la direction du Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique.

Plusieurs points ont été abordés, et notamment la question des effectifs d'aides soignants et infirmiers, ainsi que le matériel au sein des services. Sur ces deux points, le CHUM s'est engagé à apporter plus de moyens, tant humain que matériel.

Mais selon le syndicat UGTM-Santé, les échéanciers n'ont pas été respectés par la direction. « Cela nous mets dans une situation difficile de renouer avec la confiance puisqu'il s'agit simplement de mettre en coordination un certain nombre de services pour que les échéanciers soient respectés. Nous avons tenu à montrer à la direction que nous étions en négociation et qu'il s'agissait de nous montrer qu'il y avait un respect de l'ensemble des engagements qu'ils prenaient parce que nous avons eu dans le passé trop d'engagements qui n'ont pas été tenus » explique Serge ARIBO, secrétaire général de l'UGTM-Santé.

Le syndicat indique avoir listé l'ensemble des échéances qui ont déjà été fixées (consultations externes, les échéances concernant les travaux, etc.) et demande à la direction de revenir à la table des négociations avec l'effectivité de la réalisation de ces échéances.

 

De son côté, le CHUM regrette l'absence de négociations ce mardi matin. Selon son directeur, Benjamin Garel, le CHUM n'est pas le seul décisionnaire et reste malheureusement dépendant de ses fournisseurs. « Les retards c'est en partie des procédures de marché, mais il faut voir qu'il y a eu beaucoup d'avancées, par exemple en terme de personnel, en matériel d'ophtalmologie, on a fait beaucoup d'avancées sur les travaux : nous on a investit en deux ans sur Trinité 4 millions d'euros, donc il y a quand même des pas qui sont faits » précise le directeur du CHUM.


La difficile reconstruction de l'Hôpital

 

Quant à la reconstruction de l'hôpital, la question a été posée ce mardi à Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée auprès du ministre de la Santé, à l'occasion des questions au gouvernement,à l'Assemblée nationale. « Quand débuteront enfin les travaux de reconstruction du centre hospitalier de Trinité ? » a demandé le député Jean-Philippe Nilor,dénonçant une situation «scandaleuse», avec des «conditions d'accueil indignes», des équipements «obsolètes» et une «menace sismique permanente» qui pèse sur un bâti «dégradé».

Dans ce projet, voté en 2002, l’État s'était engagé à accompagner cette reconstruction à hauteur de 70 millions d'euros. Mais selon le ministère de la santé, le projet est suspendu, car le CHUM n'aurait pas finalisé le dossier.

« Effectivement » reconnaît Benjamin Garel « le dossier n'est pas finalisé car il nous manquait des financements pour le terminer, et malgré le manque de financement, on a lancé pas mal de marchés. Pour autant, on a pas mal d'éléments sur cet hôpital, je ne sais pas ce que la ministre appelle un dossier complet, mais on va se pencher dessus ».

En attendant, de nouvelles négociations sont prévues vendredis entre la direction du CHU de la Martinique et les soignants de l'hôpital de Trinité. D'ici là, la direction du CHUM espère avancer sur les points sur lesquels elle s'est engagée, mais regrette que les syndicats ne soient pas davantage compréhensifs en raison des deux épidémies que traverse la Martinique. "Quand les syndicats me disent qu'ils sont plus importants que le Covid ou que la Dengue, je suis obligé de leur dire que non, nous devons faire notre maximum pour soigner les patients, et que des fois nos dissensions internes ne peuvent pas impacter les patients" conclu le directeur du CHUM, Benjamin Garel.


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