Endométriose : la sensibilisation s'invite en milieu scolaire

Par 24/05/2023 - 23:49 • Mis à jour le 25/05/2023 - 08:58

Ce jeudi 25 mai,, le Lycée Professionnel de Place d’Armes accueille en son sein un évènement de sensibilisation à l’endométriose, organisé par l’Inner Wheel Club du Lamentin. La présidente de l’association, Ingrid Symphor revient sur les choses à savoir sur cette maladie.

    Endométriose : la sensibilisation s'invite en milieu scolaire
Photo d'illustraton.

De 8h30 à 12h30, 4 classes de seconde BAC PRO et de première année de CAP assisteront à l’évènement de sensibilisation à l’endométriose. En Martinique, 5 à 20% des femmes en âge de procréer sont touchées. Pour Ingrid Symphor, invitée de la rédaction ce jeudi 25 mai, informer les jeunes pour lutter contre ce tabou et l’ignorance est la meilleure chose à faire.  

Le sujet est difficile et encore un peu tabou. À partir du moment où les filles ont leurs règles, il faut qu’elles sachent reconnaitre les signes de cette maladie afin qu’elles puissent consulter et éviter de rester dans le déni

La présidente du club soutient que le manque d’information a été l’élément principal d’un mauvais diagnostic. En France, il faut compter en moyenne entre 7 à 10 ans pour diagnostiquer l’endométriose.

Ainsi, selon Ingrid Symphor, le fait de s’adresser à la jeunesse permet d’augmenter serès chances de prise en charge si jamais elle est concernée.

Une matinée de sensibilisation

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui concerne les femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine, nommée endomètre, en dehors de l’utérus et qui colonise les organes avoisinants.

Cette maladie provoque des douleurs ponctuelles ou chroniques et peut entrainer l’infertilité. Ces douleurs sont très intenses et sont reparties en quatre stades différents.

Les malades peuvent être asymptomatiques et ne pas nécessiter de prise en charge particulière. 

L’endométriose provoque des seuils de douleurs où on est dans l’incapacité de se mouvoir. On peut avoir des vomissements, des diarrhées, des faiblesses, une fatigue chronique. On est dans l’incapacité de faire quoi que ce soit

Ainsi durant toute la matinée le but est de faire connaitre l’endométriose et d’informer de l’impact sur la vie des femmes au quotidien. Au programme, l’intervention de différentes associations, des témoignages de personnes vivant avec l’endométriose, le tout avec l’appui de l’infirmière du lycée qui est formée sur la thématique.

Le Lycée Professionnel de Place d’Armes, établissement pilote de la campagne de sensibilisation, accueille la première manifestation terrain du club sur la thématique de l’endométriose.

L’objectif est de sillonner plusieurs établissements, donc il faut un établissement pilote qui qui nous accueille d’ailleurs avec beaucoup de gentillesse et adhère au projet

L’Inner Wheel Club du Lamentin est l’un des 4 clubs de ce nom qui existent en Martinique. Elle prend place dans une plus grande coopération du même nom, l’ONG féminine Inner Wheel qui siège au conseil économique et social des Nations Unies.

Créée en 2002, le club du Lamentin a notamment œuvré pour la création d’une bourse étudiante ainsi qu’une aide financière et psychologique aux personnes âgées.

Une maladie difficile à détecter

C’est depuis une dizaine d’années que le corps médical a pris à bras le corps l'étude et le traitement de l'endométriose, grâce aux associations, explique Ingrid Symphor.

Avant c’était souvent assimilé aux règles normales et on recevait des commentaires qui disait que nous sommes des femmes et qu’avoir des règles qui font mal, c’est normal. Des « ça passe, prenez sur vous c’est l’affaire de cinq jour »

Ainsi pendant longtemps il n’y avait pas d’examens poussés pour diagnostiquer cette maladie. Ingrid Symphor explique qu’aujourd’hui, il est possible de se faire dépister grâce à une batterie d’examen.

C’est une maladie compliquée à détecter car il y a des symptômes communs avec d’autres pathologies. Il y a des IRM des analyses sanguines, des bilans hormonaux. Derrière il y a cette problématique d’impact sur notre fertilité

 Le risque d’infertilité provoquée par l’endométriose est la peur de beaucoup de femmes selon la présidente du club.

Avoir des enfants quand on a de l’endométriose, c’est un parcours du combattant. Bien souvent ça se finit en PMA (procréation médicale assistée). Personnellement j’ai eu ma fille naturellement, mais j’ai eu au préalable plusieurs opérations, dont la célioscopie qui permet de déterminer l’état d’avancée de l’endométriose et donc savoir les différents stades

Communiquer et bien s’entourer

Selon Ingrid Symphor, au même titre que la sensibilisation, la communication des malades avec leur entourage est primordiale car « en plus du physique, l’endométriose attaque beaucoup le mental ».

Il ne faut pas baisser les bras. Il faut échanger énormément avec le conjoint et les membres de la famille car c’est sur eux qu’on s’appuie quand nous sommes impotentes sur plusieurs mois, plusieurs jours

En parler, consulter, se rapprocher des associations et des personnes impactées pour pouvoir se construire une routine de vie avec l’endométriose, ce sont les conseils de la présidente.

C’est une maladie qui n’est pas stable, on a des piques de douleurs. Mais l’endométriose c’est tous les jours, 30 jours sur 30 jours, 24h sur 24. Il faut se prémunir, avoir un régime alimentaire, un rythme de vie particulier. Il faut garder beaucoup de courage

Elle soutient l'importance de l'information des hommes sur la question pour qu'ils aient les clés d'accompagnement des femmes de leur entourage.

A ECOUTER : Ingrid Symphor, présidente de l’association Inner Wheel Club du Lamentin


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