Cancer et renoncement aux soins : les professionnels de santé sonnent l'alarme
Les patients atteints de cancer sont de plus en plus nombreux à recourir à des pratiques non-conventionnelles à visée thérapeutique. Depuis le début du confinement, la plateforme régionale d’oncologie de Martinique (GIP PROM) s’est penchée sur le renoncement aux soins constaté par les professionnels de santé. Elle alerte aujourd’hui sur le phénomène.
Depuis le début de la crise du Covid-19, les professionnels de santé ont constaté une diminution importante des recours du nombre de cancers diagnostiqués ou non pris en charge par la médecine de ville et les établissements de santé.
Cette situation anormale préoccupe les différents acteurs de la cancérologie qui souhaitent en connaître les raisons.
Une enquête de proximité sociale a été menée auprès de 54 usagers de soins. Elle a permis d’identifier les pratiques non-conventionnelles à visée thérapeutique, mais également les rites magico-religieux et les dérives sectaires. L'étude montre que 72% des patients ont recours à ces pratiques.
Les malades du cancer risqueraient en particulier d’être la cible de “gourous thérapeutiques”. Il est donc important que les patients n’hésitent pas à en discuter avec leur médecin généraliste. "Il n'y a pas de tabou", indique Guy-Albert Rufin-Duhamel, directeur de la plateforme régionale d’oncologie de Martinique.
"Nous serons très vigilants sur les dérives sectaires. Il ne faut pas qu'il y ait des vendeurs de rêves, des gourous thérapeutiques, qui vont plonger ces patients dans un arsenal de choses avec l'arrêt de certains traitement, et les conséquences que cela va générer, notamment des cancers beaucoup plus évolués par la suite", affirme-t-il.
On estime aujourd’hui que 4 français sur 10 ont recours aux médecines dites alternatives ou complémentaires, dont 60% parmi les malades du cancer. Plus, de 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutiques sont proposées. Les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent actuellement près de 25% de l’ensemble des signalements reçus à la Miviludes* et leurs nombre va croisant chaque année.
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