Cancer du sein : l'avancée de la science redonne de l'espoir aux professionnels et aux malades

C'était un rendez-vous à la fois scientifique et citoyen, consacré aux cancers féminins – en particulier au cancer du sein –, qui a réuni les médecins, soignants, associations et patients.

Au programme, des conférences, tables rondes, ateliers participatifs et témoignages pour valoriser les initiatives locales et les innovations dans le suivi post-thérapeutique. L’événement vise aussi à sensibiliser le grand public à l’importance du dépistage et de l’accompagnement après la maladie.

En Martinique aussi ça avance

Pour Fatiha Nehal, directrice de la plateforme d’oncologie de Martinique au sein du GIP Santé, ces journées permettent de mesurer le chemin parcouru.

Depuis deux ans, on peut considérer qu’il y a des évolutions positives. L’Institut caribéen d’imagerie nucléaire permet désormais de réaliser les TEP-SCAN et TEP-IRM sur place, ce qui réduit les délais. Un service d’oncologie a aussi été créé à la Maison de la Femme et de l’Enfant. Tout n’est pas réglé, mais les bases sont posées. Reste à améliorer le dépistage, notamment du cancer du sein, où nous sommes encore en dessous des standards hexagonaux.

Un constat partagé par le Dr Emeline Colomba, responsable du service Onco-Fanm à la MFME, qui insiste sur les progrès thérapeutiques :

On a beaucoup de nouveaux médicaments qui fonctionnent bien. Aujourd’hui, on guérit énormément de patientes, surtout si elles sont diagnostiquées tôt. Même à un stade plus avancé, les traitements permettent de vivre longtemps, parfois avec le cancer comme une maladie chronique.

Le regard des patientes

Au-delà des chiffres et des avancées médicales, la parole des patientes reste essentielle. Margareth Magloire, présidente de l’association Cœur d’Oya, témoigne de son propre parcours :

J’ai suivi un traitement lourd en 2018. Aujourd’hui, j’apprends qu’on réduit fortement le nombre de radiothérapies, que d’autres techniques existent. Ces évolutions me laissent un goût amer, mais aussi beaucoup d’espoir. Ce que je regrette surtout, c’est le manque de communication entre les médecins et les malades. Sept ans après, j’en apprends encore. Mais je suis vivante, et c’est l’essentiel. 

Ces deux journées entendent donc ouvrir le dialogue entre experts et patients, valoriser les progrès accomplis et pointer les défis à venir : dépistage, qualité de vie, information et suivi personnalisé. Un rendez-vous placé sous le signe de la reconstruction après la maladie et de la volonté collective d’améliorer le parcours des femmes face aux cancers.