Accès aux soins : des délais à rallonge en Martinique
Le Covid-19 recule en Martinique mais les conséquences des vagues successives se font sentir et mettent en lumière les faiblesses de certaines filières de santé. C'est le cas de la discipline d'anatomocytopathologie qui permet l'analyse des cellules et tissus prélevés sur le corps humain. Les résultats de ces analyses déterminent ainsi les traitements les mieux adaptés au patient. Le problème, c'est que les médecins spécialisés se font rares et sont, aujourd'hui, complètement débordés. La crise Covid a aggravé la situation, en retardant la prise en charge des patients, notamment ceux atteints de cancer.
Une auditrice a laissé un message sur le répondeur de RCI, ce mercredi matin. Elle y dénonce des retards au niveau de la prise en charge dans les laboratoires d'analyses. Une situation particulièrement préoccupante pour cette femme:
Ma mère a été opérée d'un cancer du sein, le 1er février, à la MFME. Lors de cette opération, des tissus ont été prélevés et envoyés au service anapath du CHUM, pour analyse. Aujourd'hui, celles-ci ne sont toujours pas faites (...) La suite du traitement de ma mère dépend de ces analyses. Donc le retard des analyses entraîne un retard dans la prise en charge de son cancer et diminue les chances de guérison.
D'après nos informations, le laboratoire d'Anatomie et Cytologie pathologiques rencontre effectivement un certain nombre de problèmes.
Selon les chiffres de 2016, du Syndicat des médecins pathologistes français, ils étaient seulement 1489 professionnels, répartis sur tout le territoire national et seulement 5 en Martinique.
Cependant, la difficulté ne concerne pas que l'Anapath, comme l'explique Roger Toussaint, le Président du comité martiniquais de la Ligue contre le cancer:
Avec le Covid et les insuffisances de personnel, marquées ,d'autant plus, par les suspensions de professionnels non vaccinés, il y a donc moins de personnels soignants autour du patient et il y a une pression syndicale qui met à mal le système de santé. La prise en charge des malades n'est donc pas optimale, de nos jours, en Martinique.
Une situation qui a notamment comme conséquence la fuite des patients. Beaucoup choisissent, en effet, de partir se faire soigner dans l'hexagone. Certains décident même d'y faire leurs examens de santé:
L'ambiance au niveau de la prise en charge du patient martiniquais n'est pas au beau fixe.
La crainte du Président de la Ligue contre le cancer est donc que l'on se dirige vers une médecine à deux vitesses, avec les patients qui ont les moyens de partir se faire soigner dans l'hexagone et les autres, qui n'ont d'autres choix que de se faire soigner ici, avec des délais qui s'allongent.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.