Intempéries : aux Antilles, 40% des habitations ne sont pas assurées
Les dégâts liés aux intempéries, notamment dans le Nord de la Martinique, ont soulevé la question des assurances habitations. Seules 60% des habitations sont assurées aux Antilles, contre 90% dans l'Hexagone. Mais il existe malgré tout des fonds d'urgence pour venir en aide aux sinistrés qui n'ont pas d’assurance.
Avec la fréquence des pluies ces dernières semaines, les glissements de terrain se multiplient en Martinique, notamment dans le centre et le nord de l'île, et de nombreuses familles sont contraintes de quitter leur maison.
Sur la seule commune de Sainte-Marie, près de 70 foyers ont dû être relogés, soit par leurs familles, soit dans des gîtes. Et ces personnes ne pourront sûrement pas retrouver leur habitation, vu l'étendu des dégâts. Une situation qui pousse à se poser la question : en cas de désastre, votre maison est-elle assurée ?
Lorsque l'on est locataire, l'assurance est obligatoire, mais elle ne l'est pas pour les propriétaires, et cela se constate sur le nombre d'habitation sans assurance : près de 40% dans les Antilles, contre seulement 10% dans l'Hexagone. « Il n'était pas dans nos coutumes d'assurer les maisons à la campagne, et lorsqu'il y avait de la casse, mes parents prenaient sur leurs économies pour réparer » confie Jean-Louis Juste, habitant à Sainte-Marie. Sa mère vit désormais dans une maison lézardée, dans le quartier de Morne Derrière, mais surtout, et malgré le mur du contrebas qui s'est effondré, la bâtisse n'est pas assurée. « Je pense qu'il serait mieux que l'on souscrive une assurance à l'avenir » poursuit le samaritain.
Avec la situation actuelle dans le nord de la Martinique, le préfet a fait la demande de reconnaissance d'état de catastrophe naturelle. Ce décret donne le périmètre d’intervention des compagnies d’assurances en définissant tout d’abord la nature de la catastrophe (effets du vent, coulée de boue, glissement de terrain, inondations, etc.). Pour ceux qui sont assurés, la première démarche à effectuer en cas de sinistre est d'envoyer un état estimatif des pertes à son assureur, et de se renseigner afin de savoir ce qui est pris en charge chez soit. « L'assureur peut très rapidement débloquer un acompte qui permet à l'assuré de faire les premières dépenses nécessaires et importantes » précise Fabienne Hébreu, responsable de la commission dommages aux biens, du comité des assureurs Antilles-Guyane.
Enfin il existe deux fonds, accessibles sous conditions, si le sinistré n'a pas assuré son habitation : le fond d'extrême urgence et le fond Barnier. « Le fond d'extrême urgence est une somme débloquée par l’État, qui est gérée par le préfet, puis par les communes notamment par l'intermédiaire des CCAS, et qui peuvent venir au secours des personnes en grande difficulté financière. Et puis on a également le fonds Barnier qui était au début un organisme tourné vers la prévention des risques naturels, et qui aujourd'hui peut venir en aide aux sinistrés sous certaines conditions. » précise Fabienne Hébreu.
La responsable de la commission dommages aux biens, du comité des assureurs Antilles-Guyane, rappelle toutefois que les conditions sont souvent difficiles à remplir, et que la meilleure des protections reste d'assurer son habitation.
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