Cri d'alarme des sinistrés de Sainte-Marie : quelles avancées depuis les intempéries de novembre ?
Ils ont pratiquement tout perdu lors des fortes pluies qui s'étaient abattues sur le nord atlantique en novembre dernier. Et 6 mois après, leurs dossiers n'avancent pas beaucoup. Relogement, indemnisations des assurances ou encore études géotechniques à réaliser sur leurs terrains : l'association des sinistrés samaritains a tenu à faire le point hier après-midi (samedi 15 mai) à Sainte-Marie.
Une situation à l'arrêt
La situation des sinistrés de Sainte-Marie est toujours à l’arrêt, 6 mois après les intempéries qui avaient fortement endommagé des dizaines d’habitations. En novembre dernier, de très fortes pluies avaient provoqué de nombreux dégâts, et certains quartiers sont depuis devenus inhabitables.
Malgré la forte mobilisation des sinistrés et la création d’une association, les dossiers n’avancent pas. Les sinistrés ont reçu une demande d’évacuation de lieux peu de temps après la catastrophe, mais aucun n’a été relogé depuis. Certains habitent depuis 6 mois chez des membres de leurs familles et d’autres bravent le danger en retournant vivre à leur domicile. Ce sinistré, par exemple, habite chez une voisine depuis les événements, et voir sa maison tous les jours sans pouvoir retourner y vivre est un calvaire :
Notre maison est complètement à détruire. Depuis, mon épouse ne tient plus, elle est démoralisée, elle est fatiguée, elle a fait un début d'infarctus. Et moi-même j'ai encore une ceinture parce que je suis tombé en allant voir mes animaux, car la terre est descendue de plus de trois mètres sur notre terrain. On se sent délaissés, abandonnés
D’autre part, les études géotechniques permettant l'expertise préalable à la prise en charge par les assurances n’ont toujours pas commencé, alors qu’elles devaient débuter au mois de mars. C'est ce qu'explique Michel Marine, trésorier-adjoint de l'association :
On nous a rétorqué qu'il faut passer par des études géotechniques et que le BRGM ne serait pas en mesure de les faire; qu'il fallait passer par des bureaux indépendants. Il n'y a pas une étude de faite. Selon nos informations, il y a bien un marché qui est en cours, mais cela ne concerne en aucun cas les parcelles de Sainte-Marie. Honnêtement, c'est inadmissible
Alors si certains membres de l’association ont reçu une aide de l’assurance, celle-ci est toutefois jugée très insuffisante au vu de l’ampleur des dégâts.
Interpeler les pouvoirs publics
Pour donner de la visibilité à cette situation et interpeller les responsables politiques sur le sujet, l’association a tenu une conférence de presse hier (samedi 15 mai) à Sainte-Marie. Dans l'assistance, la députée de la circonscription centre-atlantique, Josette Manin, a répondu présente. Selon elle, les parlementaires ont un vrai rôle à jouer en interpellant le gouvernement sur le sujet des sinistrés de Sainte-Marie :
Nous étions aux côtés du ministre de l'Outre-mer le 31 décembre ici. Il est venu se rendre compte, il a vu, et s'est engagé. Aujourd'hui, on nous dit que les promesses ne sont pas tenues. Nous allons interpeller le maire, le préfet qui représente l'Etat et nous allons prendre date pour que l'ensemble des parlementaires puissent avoir un entretien avec le ministre de l'Outre-mer et les ministères concernés
Avec cette interpellation des pouvoirs publics, les habitants espèrent qu'un traitement individualisé de chaque situation sera mis en oeuvre, comme il en était question en décembre. Un contexte d'autant plus préoccupant que la saison des pluies arrive bientôt, et de nouvelles intempéries pourraient venir empirer la situation.
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