Patrouilles renforcées au centre-ville, déploiement de gendarmes mobiles : les mesures pour juguler la violence armée

Par 12/05/2025 - 12:44 • Mis à jour le 13/05/2025 - 08:16

Alors que l'autorité judiciaire se fait discrète sur l'avancée de l'enquête, plusieurs mesures ont été annoncées par la préfet de Martinique pour tenter d'agir contre la circulation et l'usage des armes, notamment à Fort-de-France.

    Patrouilles renforcées au centre-ville, déploiement de gendarmes mobiles : les mesures pour juguler la violence armée

Le centre-ville de Fort-de-France sera au coeur de toutes les attentions des autorités dans les semaines à venir.

Ce lundi, au lendemain d'une fusillade qui a coûté la vie à trois hommes sur le front de mer, Etienne Desplanques, préfet de Martinique, a annoncé la mise en oeuvre de plusieurs mesures.

Le premier élément c'est de sécuriser le centre-ville de Fort-de-France. Il y a un besoin immédiat de renforcer la présence des forces de sécurité intérieure pour apporter la paix civile. Première action : mis en place sur les effectifs de la police nationale de points de contrôle identifiés fixes accompagnés de patrouilles mobiles dans le centre-ville. Ces patrouilles pourraient être mixtes avec la police municipale. Les week-end je ferai un effort supplémentaire en dédiant des gendarmes mobiles directement à la disposition de la police pour le centre-ville mais aussi les quartiers prioritaires de Fort-de-France. J'estime que la situation l'exige. Ils seront présents les week-end et la nuit

Des contrôles seront menés sur des établissements de type débits de boisson qui sont connus "pour être mal fréquentés". Des mesures à moyen terme seront également mise en oeuvre

Il y aura des contrôles comme on en a fait avant le carnaval, en périphérie de Fort-de-France. Il s'agit d'aller ouvrir les coffres de véhicules et notamment sous la selle des deux-roues. Ça avait été très efficace avant le carnaval. Ça nous avait permis de faire beaucoup de saisies d'armes. Nous allons relancer cela

Comme il l'avait déjà annoncé sur notre antenne, le préfet confirmé la pérennisation de l'opération Scotopélia qui consiste en la surveillance humaine, par des gendarmes mobiles, des plages connues pour être des lieux de débarquements de trafics. Depuis janvier, ce sont 14 yoles qui ont été interceptées et 1000 cartouches saisies.

Le préfet envisage aussi d'user des nouveaux pouvoirs prévus par la loi de lutte contre le crime organisé, notamment dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

Satisfaction et exigences

Toutes ces annonces ont été faites en présence du procureur de la République, du directeur territorial de la police national et du commandant de la gendarmerie nationale.

Des mesures qui ont été communiquées à l'avance au maire de Fort-de-France qui a assisté à cette réunion d’urgence ce lundi matin. Didier Laguerre avait réclamé dès dimanche des mesures exceptionnelles.

Les annonces du préfet vont dans le bon sens. À titre exceptionnel, on aura un renfort des patrouilles de police nationale sur le territoire de Fort-de-France. La mobilisation des moyens dont dispose l'Etat pour procéder à des contrôles et afficher cette présence qui rassure la population. Ils seront accompagnés de la police municipale dans la limite de ses moyens et de ses compétences

S'il affiche une satisfaction, le premier magistrat foyalais appelle à un engagement à long terme de l'Etat. D'autant plus que 6 homicides ont été commis en un mois sur le territoire de Fort-de-France dont 5 au centre-ville.

C'est un dispositif sur du court terme. Pour tenir sur la durée, il nécessite des renforts. Le préfet l'a dit lui même. Il fait avec les moyens qu'il a. Pour aller sur du moyen-long terme, il faudra que le gouvernement prenne ses responsabilités et renforce sérieusement les moyens dont dispose l'Etat en Martinique pour lutter contre le trafic de stupéfiants et d'armes. Et donc contre cette violence qui ne cesse de progresser en Martinique.

Discrétion sur l'enquête

Présent lors de cette rencontre, Yann Le Bris, procureur de la République, s'est montré très discret sur l'avancée de l'enquête en cours.

Il est trop tôt aujourd'hui pour que je communique sur le développement de l'enquête. Si je communiquais, ce serait pour moi une façon de l'entraver. Les services de police ont mobilisé des services importants pour résoudre cette affaire. Il faut leur laisser un peu de temps


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