Les finances de la ville de Saint-Pierre toujours dans le rouge
La chambre régionale des comptes épingle une nouvelle fois Saint-Pierre pour son budget. L’opposition a saisi l’occasion pour monter au créneau concernant la gestion de la ville. Le maire, Christian Rapha, se veut, pour sa part, rassurant.
Les finances de la ville de Saint-Pierre sont toujours dans le rouge. La chambre régionale des comptes a émis un avis sur le budget de la commune. Dans un rapport du 17 octobre dernier, elle met en lumière un déficit budgétaire s’élevant à - 2 751 773 euros pour l’année 2024.
La gestion pointée du doigt
L’opposition municipale pointe du doigt une gestion catastrophique des comptes de la ville.
Maurice Partel, conseiller municipal de la minorité du groupe “Agissons pour Saint-Pierre, en a dit plus à Mélissa Grutus.
Vous passez du compte administratif 2023 corrigé par la chambre régionale des comptes d’un déficit de 2,5 millions à un prévisionnel de 2,7 millions. On va sûrement toucher, je pense, 3 millions. Cela ne peut être que le résultat de la gestion, qu’on peut juger calamiteuse, de l’édilité en place.
Selon Maurice Partel, les recommandations de la CRC n’auraient pas été suivies.
Il devait y avoir une diminution des charges de personnel. La municipalité a transféré une partie du personnel au CCAS et une autre à la caisse des écoles. Mais malgré cela, on se retrouve quand même avec des charges de personnel qui sont excessives. Et nous nous retrouvons à nouveau avec un plan de redressement jusqu'en 2029, avec à la clé une augmentation des impôts, de 2025 à 2029, de 1 % par an.
Une situation qui devrait s’améliorer
Une accusation dont s’est défendu le premier magistrat, Christian Rapha, dans notre édition de la mi-journée, hier (samedi 2 novembre). S’il ne conteste pas les relevés du rapport, il soutient que la situation pourrait s’améliorer d’ici 5 ans. Cependant, il est revenu sur les facteurs qui conduisent à la difficulté de résorber cette situation financière.
Nous avions trouvé un déficit au départ qui était supérieur à 50 % du budget de fonctionnement. Mais ça, c'est la particularité de Saint-Pierre, où les comptes n'ont pas été bien gérés. Et cette crise de la vie chère nous a fait apparaître très clairement que ce qui est dénoncé en Métropole, à savoir que sur les comptes des collectivités publiques, enfin, des budgets des collectivités publiques, pèsent des surfacturations de certaines entreprises ou fournisseurs.
Et, selon Christian Rapha, en Martinique, nous sommes confrontés à une double peine.
Nous avons peu de concurrence ici, sur un petit territoire comme la Martinique. Donc nos coûts sont aussi surfacturés, notamment en ce qui concerne nos chantiers. Et par-dessus cela, nous avons des surcoûts dus à l'éloignement pour beaucoup de nos achats. Nous souffrons donc à la fois de la vie chère dans nos achats, mais aussi de la surfacturation dont se plaignent les collectivités et même les instances étatiques au niveau de la Métropole.
D’après le maire de Saint-Pierre, pour que la situation financière de près de 85 % des collectivités d’outre-mer évolue positivement, des actions doivent être entreprise par les autorités publiques et plus particulièrement par l’État.
A ECOUTER Christian Rapha, le maire de la ville de Saint-Pierre
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