Les consultations ont débuté en vue de l'organisation d'un congrès des élus martiniquais

Par 26/04/2022 - 09:59

Serge Letchimy, président de la collectivité territoriale de Martinique, a appelé à l'organisation d'un congrès des élus lors de la plénière du mois d'avril. Des consultations ont débuté hier en vue de la tenue de cette rencontre.

    Les consultations ont débuté en vue de l'organisation d'un congrès des élus martiniquais

Serge Letchimy et Lucien Salibert ont entamé hier la préparation du prochain congrès des élus de la Martinique. Cette volonté politique s’était exprimée les 12 et 13 avril dernier de la plénière de l’Assemblée de Martinique.

Le Président du Conseil Exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, avait proposé aux élus de Martinique de se réunir en Congrès afin que l’ensemble des élus formule "au nom du peuple martiniquais" les  exigences en matière de leviers d’actions locaux pour améliorer le quotidien de la population.

C’est  dans ce contexte que les consultations avec les chefs de groupe de l’assemblée ou des responsables de partis politiques ont commencé hier.

Des discussions qui vont se poursuivre tout au long de la semaine. Le président du conseil exécutif et celui de l’assemblée l’ont rappelé hier. tous ces travaux se feront dans le cadre de la république française et après avoir consulté la population.

Lucien Salibert, président de l'Assemblée de Martinique, précises la nature des consultations en cours :

Le congrès est formé des parlementaires, députés et sénateurs, les maires et la CTM, aussi bien l'assemblée que l'exécutif. C'est ce que prévoit la loi. Néanmoins la loi n'interdit pas d'inviter un certain nombre d'élus comme les présidents des communautés d'agglomération, le CESECEM. Ils n'auront pas de voix délibérative mais ils peuvent participer et écouter avec nous. Ce qui se passe en Martinique aujourd'hui, c'est une revendication qui nous permet de demander au gouvernement central français des moyens matériels, budgétaires, fiscaux mais aussi de nouvelles compétences pour répondre aux aspirations de la population

Jean-Philippe Nilor au nom du groupe Péyi-ya a participé hier aux discussions. Le député du sud s’est d’abord interrogé sur l’opportunité de l’organisation de ce congrès.

Il faut tenir compte de la souffrance du peuple martiniquais et c'est à partir de cette souffrance qu'il faut trouver des pistes, des orientations pour que le peuple martiniquais puisse voir clairement en quoi ce congrès pourrait apporter des solutions à ces problèmes du quotidien. Je ne pose pas la question d'un point de vue idéologique. Tout le monde sait que, de par ma formation politique, je suis favorable à la domiciliation de pouvoir. Je dis que le peuple martiniquais doit pouvoir accompagner les élus, sinon ce n'est pas la peine. Et pour que le peuple martiniquais puisse accompagner les élus, il faut des exemples précis, des choses précises pour qu'ils voient l'intérêt de passer à un autre fonctionnement, notamment avec le représentant de l'Etat sur le territoire martiniquais. Il ne faut surtout pas précipiter les choses. Nous sommes dans un moment de défiance maximale de la population vis à vis des élus locaux d'une manière générale. Ce n'est peut être pas le moment de solliciter des compétences supplémentaires sans des exemples pédagogiques et bien précis. Je ne suis pas sûr que le peuple le comprendra aussi facilement

Serge Letchimy, président du conseil exécutif, dresse une liste d'exemples précis qui pourrait être discuter lors du congrès

Dans le domaine de l'éducation, par exemple, on a une éducation régalienne avec bien sûr tout ce qui a comme axe pédagogique sous l'universel, globalement en France et des autres pays. Mais nous avons aussi des particularités locales qui sont liées à notre identité culturelle qui soit liée aussi à notre manière d'exister et de la connaissance de notre biodiversité, de la connaissance de notre milieu géographique, la connaissance de notre histoire. C'est l'État qui a la responsabilité de la pédagogie, mais la collectivité peut assumer une part de responsabilité. Deuxième exemple nous voulons aller vers l'autonomie alimentaire. C'est nécessaire et c'est fondamental. Ça permettra une meilleure production. Par contre, il faut absolument travailler sur le désenclavement des terres et qu'on ait des équivalences de normes pour nous permettre d'importer des produits qui soient à proximité. On a besoin aussi d'outils sur le plan fiscal pour vouloir protéger la production interne, donc ça peut conduire à des modifications de la fiscalité. On a vraiment besoin de leviers de cette nature là 

Maurice Antiste, sénateur de Martinique et dirigeant Mouvement Populaire Franciscain :

Je crois que le temps est venu de réfléchir à nouveau, mais avec l'espoir et la volonté d'aboutir, d'aboutir à quelque chose, de faire quelque chose de concret pour cette population. Parce que vous reconnaissez qu'on ne peut plus rester dans cet état là. Ça n'a pas de sens. Il faut d'abord détecter s'il y a vraiment la volonté de faire évoluer ce statut vers une autonomie. Tous les maux sont là. Il ne faut pas avoir peur des mots. On se rend compte aujourd'hui qu'il y a des aberrations au niveau législatif, surtout des aberrations ou ce qui est voté ne correspond plus à ce qui est vécu ici. Et moi, je crois qu'il faut profiter pour aller vers des lieux sûrs qui sont institutionnels. Il faut travailler vers ça et moi je crois que le moment est le bon

Daniel Marie-Sainte, chef de file du Gran Sanblé et Catherine Conconne, chef de file de la Martinique Ensemble et sénatrice de Martinique ont également été réçus.

Les rencontres se poursuivent ce matin. Josette Manin, députée, ancienne présidente du Conseil Général, Serge Larcher, Ancien sénateur, Jean-Claude Ecanvil, chef de file Alians Matinik, Rodolphe Désiré, ancien Sénateur et Claude Lise, ancien président de l’Assemblée de Martinique seront reçus tour à tour.


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