Les activistes donnent un ultimatum au maire de Fort-de-France pour le démontage de la porte du tricentenaire
Dimanche prochain (2 août 2020), les activistes qui ont mis à terre la statue de Joséphine et de Pierre Blain d'Esnambuc pourraient se mobiliser à nouveau. Hier (26 juillet 2020), ils ont exigé dans un message vidéo que le maire de Fort-de-France détruise la porte du tricentenaire qui sert d'entrée au Parc Culturel Aimé Césaire.
C'est une grande porte en béton peinte jaune orangé avec des rebords rouges. Elle sert depuis 1935 d'entrée à l'ancien parc floral désormais Parc Culturel Aimé Césaire. Cette porte dite du tricentenaire a été construite à l'occasion de la célébration des 300 ans de la prise de possession et du début de la colonisation de la Martinique par Pierre Belain d'Esnambuc (1635).
Hier, après avoir détruit la statue du dernier nommé sur la Savane de Fort-de-France, les activistes ont ,au cours de leur tour en ville en traînant la tête de Pierre Belain d'Esnambuc, découvert cette porte massive. Après réflexion, ils ont posé un ultimatum au maire de Fort-de-France, Didier Laguerre. Ils demandent à ce dernier de détruire la porte avant dimanche prochain sinon ils la détruiront eux mêmes.
Drapeaux à la main, rassemblés devant la porte, les activistes ont donné rendez-vous à la population à 9 h 30 dimanche prochain. C'est la jeune Alexane Ozier-Lafontainne, 20 ans, membre du groupe d'activistes et particulièrement active sur les réseaux sociaux qui a prononcé le message de mise en demeure au premier magistrat de Fort-de-France. Les activistes estiment que cette porte symbolise le commencement du massacre des améridiens qui peuplaient la Martinique et de la mise en esclavage des noirs en Martinique.
C'est ce même groupe qui a participé hier à la destruction des statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d'Esnambuc.
Cette annonce inquiète à nouveau dans le milieu de la recherche historique. Car autour de cette porte, l'artiste KhôKhô René Corail a dessiné une fresque représentant les Amérindiens combattant la colonisation. La commande avait été passée par Césaire au début des années 80. Il avait laissé carte blanche au plasticien.
Pour rappel, le préfet de Martinique a condamné ces actes dans un communiqué de presse hier en milieu d'après-midi.
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