La CTM vote un budget primitif 2025, dit « de résistance », d’1,4 milliard d’euro

Par 20/12/2024 - 06:14 • Mis à jour le 20/12/2024 - 07:14

À l’issue d’une première longue journée de plénière ce jeudi 19 décembre, les élus de l’assemblée ont voté le budget dit de la « résistance » pour 2025.

    La CTM vote un budget primitif 2025, dit « de résistance », d’1,4 milliard d’euro

Un peu plus de 1 milliard 420 000 euros, c’est le montant du budget primitif 2025 de la CTM.

Depuis hier et jusqu’à aujourd’hui, ce sujet est au cœur des discussions de la séance plénière à l’hôtel de Plateau Roy.

Hier, lors de la première journée, les élus de l’assemblée plénière de la collectivité territoriale de Martinique se sont prononcés sur ce budget appelée « budget de résistance » pour l’année 2025.

Entre investissements, dépenses et restrictions dans les domaines du social, de la culture, d’éducation ou encore d’aménagement, la proposition a été adoptée par 32 voix pour, 9 contre et 4 abstentions (45 votants).

vote budget primitif CTM

« Nous diminuons nos charges de fonctionnement »

Arnaud René Corail, conseiller exécutif chargé des finances et de la commande publique à la CTM détaille les grandes lignes budgétaires pour l’année à venir.

Le budget n'est pas véritablement en baisse. Il fallait tenir compte effectivement en 2024 que nous avions à rembourser la consommation des fonds européens, donc nous étions à 150 millions de remboursement alors qu’en 2025 nous prévoyons 90 millions de paiements de fonds européens. Il y a un différentiel d’à peu près de 20 millions. Mais, mis à part ça, en termes de recettes de fonctionnement d'après les documents qui nous sont transmis par les services de l'État, il est envisagé effectivement 15 millions de financements en moins à recevoir de l'État. Nous devons en tenir compte. Nous ne pouvons emprunter pour pouvoir financer du fonctionnement. Il y a des dépenses obligatoires. Les EHPAD, ces établissements sanitaires, il y aura une augmentation par rapport à 2024. Les dépendances, l’APA, la PCH et j'en passe, il y aura des augmentations. Nous diminuons nos charges de fonctionnement, pour nous permettre de financer les demandes d'associations et d’un certain nombre de dépenses. Nous allons pouvoir le faire parce que nous faisons des économies sur des locations, sur le gardiennage, dans d'autres domaines de consommation. Il n'y a pas d'économie de bouts de chandelle.

Jean-Philippe Nilor, Député de la 4ème circonscription (Sud) depuis 2012, conseiller territorial et co-président de Péyi-a, s’est abstenu et s’en explique :

Ce vote du budget et cette délibération ne se sont pas passés dans des conditions correctes. L’avis du conseil consultatif de la collectivité, le CESECEM, ce n'est pas une option, une obligation. Or, le CESECEM été saisi dans des conditions qui n'étaient pas conformes à la loi avec énormément de retard, ce qu’il refusé d'émettre un avis étant dans l'impossibilité d'étudier le budget pour émettre cet avis. Or la loi exige que dans la convocation des élus de la CTM, l'avis du CESECEM doit figurer et sans cet avis, pour moi, le vote d'aujourd'hui ne compte pas et peut être attaqué devant n'importe quel tribunal administratif. En tout cas, il est fragilisé juridiquement. Comme je l’ai signalé et que ça n'a pas été suffisamment pris en considération pour reporter le vote de ce budget, nous avons préféré soit ne pas participer au vote, soit s'abstenir et c'est la position que nous avons choisie.

Les dispositifs d'aides aux TPE/PME

A contrario, le groupe la Martinique Ensemble a voté en faveur de la proposition de ce budget même si ses membres restent vigilants et émettent quelques réserves sur certains points, comme le précise Kora Bernabé, conseillère territoriale à l’assemblée au sein du groupe La Martinique Ensemble.

C’est ce budget qui va permettre à la collectivité territoriale de fonctionner, de payer toutes les aides sociales, les aides à l'activité économique du territoire. Il y a un budget contraint. Il y a des propositions qu'on peut faire en ce sens, mais on est quand même resté en mettant aussi des points d'attention sur des sujets qu'on a identifiés. Sur l'agriculture, on n'a pas suffisamment de visibilité sur les enveloppes fléchées. Concernant la fluidification des aides, ce qui est important pour nous, c'est que les associations qui oeuvrent, par exemple dans le social, ne restent pas un an, deux ans sans pouvoir percevoir en aide sans avoir de réponse aussi de la collectivité sur les conventions allouées, non allouées. Pareil pour le monde économique, pareil pour les dossiers d'aide qui sont attribués. Il faut qu'on gagne en temps de traitement, en temps de réponse. Il faut finalement retrouver ce lien avec la population. Lorsqu'on appelle, il faut qu’on puisse avoir une réponse, savoir vers quel service se tourner. C'est toute cette fluidité-là qui est importante à retrouver.

Il est également question, lors de cette dernière plénière de l’année 2024, d’évoquer les dispositifs financiers visant à renforcer les fonds propres et soutenir l’investissement des TPE/PME (Très Petites et Moyennes Enteprises).

Ces mesures se présentent comme une possible alternative à l’absence de versement des subventions qui impactent sensiblement plusieurs satellites de la collectivité.

Nicaise Monrose, conseiller Exécutif en charge de l’Autonomie alimentaire et du Développement économique :

Nous allons présenter à l'assemblée des outils financiers nouveaux concernant les prêts d'honneur que nous voulons renforcer, prêts d'honneur aux entreprises et puis un fonds de garantie qui a pour objectif de faciliter l'accès au crédit bancaire pour nos entreprises qui sont essentiellement des petites entreprises et n'ont pas forcément les moyens d'accéder, de manière aisée, aux prêts bancaires. Nous voudrions faire en sorte que notre tissu économique puisse se renforcer en maîtrisant mieux l'accès auprès bancaire, en allant au-delà des subventions parce que la subvention ne peut pas tout. Et si nous voulons aller au-delà de de l'horizon qui est le nôtre actuellement en matière économique, nous devons aussi faire en sorte de renforcer notre arsenal avec des outils nouveaux notamment un fonds de garantie qui permettra aux entreprises d'accéder; pour leurs investissements et aussi pour les besoins en fonds de roulement nécessaires, c'est-à-dire la trésorerie. Ce fonds de garantie va être mis en place avec BPI France.


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