François Bayrou nommé Premier ministre : premières réactions politiques en Martinique
Après la nomination, ce vendredi (13 décembre), par Emmanuel Macron du nouveau Premier ministre, François Bayrou, pour succéder à Michel Barnier, les premières réactions politiques sont contrastées en Martinique.
La nomination de François Bayrou comme nouveau Premier ministre, ce vendredi (13 décembre), provoque des réactions politiques contrastées en Martinique.
Parmi les élus de gauche, on déplore la continuité imposée par le président de la République, Emmanuel Marcon.
« Un choix de fermeture »
Pour la socialiste martiniquaise Béatrice Bellay, porte-parole de son groupe à l'Assemblée nationale, il faudra des preuves fortes d'ouverture de la part du futur gouvernement pour acter un accord de non-censure.
M. Macron continue son choix de fermeture et surtout, continue à dénier aux Français les choix qu'ils ont faits aux élections européennes et aux dernières élections législatives. Il y avait un besoin de changement de cap et aujourd'hui, nous assistons à une continuité dans le changement. On ne comprend pas ce qui peut bien animer ce président, si ce n'est l'idée de contribuer au chaos et à l'instabilité institutionnelle de la France. Nous avons fixé un certain nombre de lignes et nous avons dit qu'il nous faudrait un accord de non-censure. Et l'accord de non-censure doit porter évidemment sur des victoires. Ça peut être sur les retraites, la question du chômage, aussi du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) et évidemment pour les pays des océans que nous sommes, sur un vrai bouger en matière de budget et de financement des politiques publiques à destination des pays des océans. Et nous allons également être attentifs à la position de M. Bayrou sur les pays des océans, d'autant que, comme vous le savez, nous avons une proposition de loi de lutte contre la vie chère, les concentrations et pour la transparence économique.
« Une vocation à réconcilier les Français entre eux »
De son côté, le président du Modem Martinique, Max Orville, se réjouit de la nomination d’un homme qui, selon lui, saura créer le consensus. Max Orville, qui est aussi référent Outre-Mer au MoDem National, assure que le nouveau Premier ministre est sensible aux problématiques actuelles de la Martinique.
François Bayrou, comme il l'a dit, est un fan d'Henri IV. Il a une vocation à réconcilier les Français entre eux. Réconcilier, c'est ce que je lui ai demandé pas plus tard que mercredi. Il connaît bien l'Outre-mer et je lui ai demandé, lors d'un conseil national, de ne pas négliger l'outre-mer et de faire en sorte que nous puissions retrouver une sérénité et une harmonie qui nous permettent de repartir de l'avant. Il m'avait de lui faire remonter des notes sur la situation en Martinique et l'évolution constatée où ce qu'on voyait. C'est ce à quoi je me suis attelé dès le mois de septembre pour lui faire état des préoccupations de nos populations. La question de la vie chère, comme je lui avais écrit, était légitime, centrale, mais il était aussi très attentif au respect des institutions. Il a été aussi, comment dirais-je, assez préoccupé lorsqu'il le ressentait ou lorsque je lui racontais un petit peu cette défiance qu'il existait envers les élus, ce qui n'était pas acceptable de son point de vue.
« Un homme d'ouverture et d'expérience »
Parmi ceux qui sont satisfaits, on retrouve aussi l'élu MoDem des Îles du Nord, Frantz Gumbs, qui voit le président de son parti s'installer à Matignon. Le Saint-Martinois estime que ce choix est bon pour les Outre-mer.
Il a toujours fait preuve, jusqu'à aujourd'hui, d'une certaine indépendance. Et de ce point de vue, je pense que cette indépendance sera utile et nécessaire par rapport à la constitution d'un socle élargi, puisqu'il va bien falloir qu'il essaye de rassembler des personnes qui sont à gauche ou que ce soit à droite. Il va bien falloir trouver un chemin pour que la France soit dotée d'un budget parce que ça, c'est indispensable. Et ensuite, je pense que d'autres textes pourront être votés à une certaine majorité en fonction des circonstances. Mais la priorité des priorités, c'est bien de doter la France d'un budget. Je pense que c'est une bonne nouvelle parce que c'est un homme d'ouverture, c'est un homme d'expérience et ce n'est pas un homme qui est parisien. C'est quelqu'un du grand sud, de la province profonde et je pense qu'il pourrait être utile aux Outre-mer.
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