Après Béryl, les commerçants de Fort-de-France dans l'attente de l'état de catastrophe naturelle

Par 17/07/2024 - 10:00

Pour faire suite aux répercussions du passage de Béryl, la mairie de Fort-de-France a organisé une réunion pour donner la parole aux riverains et aux commerçants touchés par l’ouragan. L’association Cœur de Martinique réclame un décret de catastrophe naturelle.

    Après Béryl, les commerçants de Fort-de-France dans l'attente de l'état de catastrophe naturelle

Au lendemain de l’ouragan Béryl, le front de mer de Fort-de-France était dévasté par la houle, la vase et les déchets. Les marchands devaient composer avec leurs boutiques inondées, des marchandises abîmées, voire détruites.

Fort-de-France, Béryl.

Quelques jours après ces dégâts, Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, a invité plusieurs commerçants et riverains à témoigner des répercussions de l’ouragan. Pendant près de 2 heures, une centaine de marchands ont été reçus pour prendre la parole et raconter la situation douloureuse dans laquelle ils se trouvent.

Sur place, plusieurs acteurs du territoire étaient également présents, notamment l’Association Cœur de Martinique, qui souligne l’importance d’une aide financière pour eux. La  CTM, la CACEM, La Chambre des métiers ainsi que la SOAME (Société d'Aménagement de la Martinique), se trouvaient également au 6e étage de la mairie de Fort-de-France pour évaluer la situation.

Les premières discussions

La concertation visait à recueillir les témoignages et mettre en place des solutions pour soutenir la reprise d’activité commerciale, notamment en répondant aux dégâts majeurs sur l'immobilier mais aussi plus minimes sur l'informatique, comme les portiques et les alarmes. 

Warrens Wassouf, commerçant de Fort-de-France et membre de l’association Cœur de Martinique, rapporte les conclusions de cette première réunion.

Vous savez que le système est assez long à tous les niveaux et malheureusement, tant que le décret de catastrophe naturelle n’est pas déclaré, les assurances ne répondent pas. En attendant, localement, plusieurs aides commencent à faire leur apparition. Je crois que la direction du développement économique de la Martinique, en la personne de madame Gusto ou Jean-Luc Danglades, va recevoir les commerçants une deuxième fois à la mairie de Fort-de-France, pour voir comment ça se passe s'il y a un décret de catastrophe naturelle. 

Dans l’attente de réponses, un Plan d’Action Coeur de Ville (PACV), mené par la mairie, qui devrait être annoncé pour revitaliser la ville et adapter Fort-de-France à la prochaine catastrophe naturelle, arrive à point nommé.

L’activité commerciale du front de mer

Car depuis la catastrophe, les commerces ont certes rouvert mais l’affluence des touristes et des habitants n’est pas totalement revenue à la normale. Pour Eugenia Clotail, responsable du magasin Wall Street Baby, la situation est encore critique.

Il y a très peu de touristes et même quand ils viennent, ils n'achètent pas forcément, ils visitent juste. Avant, la ville était plus animée et il y avait plus d'animation à Fort de France mais maintenant, c'est vrai qu'il n'y a plus autant d'animation. Du coup, les gens vont là où il y a un peu plus d'animation, là où c'est plus animé, surtout pour les enfants, pour les faire sortir. Depuis la catastrophe, je n’ai plus de clients. 

Des solutions en vigueur

Warrens Wassouf se félicite toutefois que les collectivités locales jouent le jeu.

La CTM compte aider l’ensemble des Martiniquais à hauteur de 500 000 €, la CACEM à hauteur de 100 000 € répartis entre les associations pour les commerçants. La Chambre des métiers va accompagner les commerçants en les aidant à constituer leurs dossiers. L’Urssaf pourrait également aider les travailleurs à hauteur de 200 000 € au cas par cas

Didier Laguerre, Maire de Fort-de-France, a déjà demandé la publication d'un décret de catastrophe naturelle. Cette demande est appuyée par la CTM et l'Association des commerçants pour soutenir les marchands dans cette période difficile.  

Frédérique Dispagne, Présidente de l’association des Cœurs de Martinique, va dans le même sens.

Après le passage de l’ouragan Béryl et la perte de marchandises par les commerçants, je ne peux que demander de décréter l’état de catastrophe naturelle. C’est la seule issue, pour répondre à leurs besoins, notamment en obtenant des aides financières

À l’échelle nationale, le gouvernement évalue toujours la situation et n’a pas encore donné de réponse. Les commerçants prennent leur mal en patience.


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