Alfred Marie-Jeanne annonce la rupture du contrat de gestion de la CTM avec Yan Monplaisir
Le Gran Sanblé pou Ba Péyi-a an Chans n'en finit pas de se déchirer. Cette fois-ci c'est au tour de Yan Monplaisir de faire les frais de la colère d'Alfred Marie-Jeanne.
Le scénario semble invariable. Alfred Marie-Jeanne occupe le rôle du franc-tireur. Retranché dans sa forteresse de RLDM, il dézingue religieusement ses adversaires chaque dimanche à l'heure de la messe. En fait, la seule variable c'est le nom de la victime expiatoire du patron du MIM. Avant décembre 2017, elle revêtait les traits d'un membre de l'opposition ou d'un ancien président de Région.
Mais depuis l'avènement du conflit ouvert avec Jean-Philippe Nilor, la cible d'Alfred Marie-Jeanne est de plus en plus souvent un membre de la majorité. Après Jean-Philippe Nilor, Aurélie Nella ou encore Claude Lise, tous accusés de participer à un complot contre le président du Conseil Exécutif, c'est au tour de Yan Monplaisir de faire les frais de la colère divine de Chaben.
C'est après une question posée par un auditeur lors de son show dominical du 27 mai 2018, qu'Alfred Marie-Jeanne a réduit en fumée les liens qui existaient entre lui et le patron de la droite. L'intervention est en créole, la retranscription en français : "Monsieur Yan Monplaisir a pris son indépendance. Je n'ai pas dit qu'il a pris l'indépendance de la Martinique (sic), je dis qu'il pris son indépendance, qu'il décide partir et de faire ses affaires tout seul. Il n'a pas l'aval de Marie-Jeanne Alfred. Au contraire, je l'ai dénoncé. Je l'ai dénoncé. Il fait ses affaires puisque il a déclaré qu'il est candidat. Je ne l'empêche pas d'être candidat. Mais il n'a pas mon autorisation pour aller m'attaquer. Le contrat qui était entre nous est rompu et définitivement déchiré. Par conséquent, il fait ses affaires mais il ne vient pas en mon nom. Je veux lui dire ça, je veux qu'il l'entende. Et si il ne l'a pas entendu, il faut que les gens aillent le lui dire pour moi. Voilà la situation".
Un enregistrement audio de cette nouvelle sortie du chef de la majorité est partagé comme la bonne parole sur les réseaux sociaux. Pour l'heure Yan Monplaisir n'a pas pu être joint. Le premier vice-président de l'Assemblée de Martinique est en déplacement à Paris. Il reviendra en Martinique la semaine prochaine pour présider la prochaine séance plénière de la chambre unique de la CTM à la place de Claude Lise.
Des questions restent cependant en suspens quant aux conséquences de l'intervention d'Alfred Marie-Jeanne. Miguel Laventure, Marinette Torpille et Sylvia Saïthsoothane, qui siègent tous les trois au conseil exécutif, étaient sur la liste menée par Yan Monplaisir en décembre 2015. Quelle positions adopteront-ils vis à vis de leur président et de leur ancien colistier ? Avec seulement trois élus au sein de l'Assemblée (Karine Mousseau, Diane Montrose et Yan Monplaisir), la droite est-elle en mesure d'afficher une opposition réelle à la politique menée par Alfred Marie-Jeanne et avec laquelle elle a déjà exprimé des divergences ?
Des réponses à venir dans nos prochaines éditions.
Bonus track : l'intervention d'Alfred Marie-Jeanne sur RLDM :
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