Une jeune maman sainte-lucienne menacée d’expulsion sans son bébé

Une jeune mère originaire de Sainte-Lucie se trouve aujourd’hui dans une impasse. Depuis le mois de mai, elle tente de régulariser sa situation.

Mais, à cause d’un dossier incomplet, les autorités compétentes de la préfecture l’ont enjoint à retourner à Sainte-Lucie, tout en laissant sa fille âgée de 2 mois en Martinique.

Pour son avocat, Me Camille Célénice, la procédure n’est pas respectée. Il estime que les droits des sans-papiers sont trop souvent bafoués.

Depuis sa plus tendre enfance, elle est dans une situation d’exploitation. Et, dès qu’elle essaie de dire quelque chose, on lui dit « tu n’as pas de papiers, tu n’as aucun droit, on ne te croira pas ». Les personnes immigrées sont des humains et ont des droits 

C’est ce vendredi 15 septembre que la Police aux Frontières lui a demandé de se présenter pour partir à Sainte-Lucie.

Sur les conseils de son avocat, elle devrait rester sur le territoire le temps de clarifier la situation concernant sa fille.

Son cas n’est malheureusement pas isolé, selon maître Camille Célénice.

Le problème, c’est que, toujours oralement, on lui a annoncé qu’il faudrait qu’elle quitte le territoire. Et apparemment, elle n’a aucune décision. Il n’y a pas d’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). On lui dit qu’il faudrait qu’elle quitte le territoire mais que son enfant, de nationalité française, ne pourra pas partir avec elle. Or, si on reconnaît que son enfant est de nationalité française, en tant que mère, elle a vocation à rester sur le territoire.

La jeune femme, qui souhaite garder l’anonymat, a entamé les démarches pour régulariser sa situation depuis le mois de mai. Son dossier est incomplet et elle n’est pas contre le fait de retourner à Sainte-Lucie. Mais, pour elle, laisser sa fille en Martinique reste intolérable.

On a renvoyé mon dossier chez moi. J’ai fait mon dossier en ligne et j’attendais une réponse. On me dit qu’il manque des éléments et que mon dossier est refusé. Je trouve ça injuste de devoir partir sans ma fille. Je suis d’accord pour partir mais pas sans ma fille, je ne peux pas laisser mon enfant ici, lâche-t-elle, en pleurant.

Selon nos sources ce matin, le départ de la maman ne serait plus envisagé pour le moment. En tout cas, pas sans son enfant. Des solutions seraient à l'étude, dans l'immédiat, pour un meilleur hébergement pour la maman et une aide à l'insertion.