Trafic de cocaïne : de 2 à 5 ans de prison pour des mules originaires de l'Hexagone

Par 24/10/2023 - 10:27 • Mis à jour le 24/10/2023 - 14:41

Cinq hommes, tous originaires de l’Hexagone, étaient jugés hier (lundi 24 octobre) pour un trafic de stupéfiants démantelé en 2019. Ces mules voyageaient entre la Guyane, la Martinique et Paris après avoir ingéré des ovules contenant la drogue.

    Trafic de cocaïne : de 2 à 5 ans de prison pour des mules originaires de l'Hexagone

Les investigations démarrent grâce à un signalement d’un des mis en cause. Ce dernier voyageait régulièrement, des séjours courts qui avaient interpellé les forces de l’ordre. La décision était prise de placer ses conversations sous écoute et de mener une filature.

Une organisation rôdée : logement , voyages et voiture

Les recherches ont permis de révéler un réseau structuré. Tous les protagonistes avaient un rôle précis entre les locations de véhicules, les acheminements des passagers et l'achat de matériel de bricolage. Une maison était louée à Rivière-Salée, le premier suspect y avait installé le nécessaire pour le conditionnement des stupéfiants.

La perquisition a révélé une presse hydraulique, une balance électronique. Deux cocottes étaient retrouvées remplies de cocaïne, en dehors des 250 ovules et boulettes de cannabis saisis sur des mules. Depuis l’hexagone, ces trafiquants acheminaient du cannabis et sur le vol retour la drogue était de la cocaïne.

La poudre blanche testée a été évaluée à 70% de pureté et jugée de très bonne qualité. Un butin estimé à près de 500 000 euros, une fois arrivé, sur le territoire continental .

- Comment avez-vous fait pour ingérer une quarantaine d’ovules ?

- J’étais tellement perdu, je ne peux pas vous expliquer comment je me suis débrouillé ! 

Une dette qui fait basculer une vie

Un seul homme sur les cinq poursuivis est revenu en Martinique pour se défendre dans cette affaire de stupéfiants, deux sont encore recherchés par la Justice. A la barre, le prévenu s’exprime clairement, mais se montre craintif, à certains moments, sur des questions précises de la présidente du Tribunal.

4 ans après son interpellation, il craint encore des représailles. Le mis en cause confirme qu’il a agi afin de s’acquitter d’une dette familiale contractée auprès d’un dealer dans l’Hexagone.

Cet homme inséré professionnellement devait rembourser près de 5000 euros, il avait donc accepté de se rendre en Martinique et Guyane en qualité de mule.

Je reconnais mes actes, je n’en suis pas fier ! J’ai commis une erreur et je dois la payer. Je prends cela comme une leçon, je suis prêt à aller de l’avant.

« La cocaïne, un commerce de la Mort »

Le Procureur de la République s’est montré explicite lors de son réquisitoire. Il évoque les quantités relativement modestes produites par ce trafic et regrette l’absence des 4 autres mis en cause.

Dans la foulée, le magistrat condamne fermement leur mode de fonctionnement sur le territoire. La Martinique était devenue une réelle plaque tournante dans leur réseau avec les rotations des mules.

Le ministère public égraine l’implication de chacun des cinq hommes. Il requiert entre 6 mois à 6 ans de prison fermes.

Le tribunal, dans son jugement, ira au-delà en condamnant l’ensemble des prévenus à des peines commençant minimum à 2 ans d’emprisonnement jusqu’à cinq ans, ils devront s’acquitter solidaire à payer l’amende douanière de 20 000 euros. La juridiction ordonne également deux mandats d’amener pour deux des prévenus impliqués jamais interpellés.

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