Procès Roselmac : les témoignages bouleversants de deux victimes de viol et de harcèlement sexuel

Par 13/10/2025 - 13:59

Depuis vendredi (10 octobre), Frédéric Roselmac est jugé en appel aux assises de Martinique. Il doit répondre de faits de viol, d’agressions et harcèlements sexuels sur plusieurs de ses élèves commis en 2015. Ce lundi, les victimes ont livré leurs témoignages poignants.

    Procès Roselmac : les témoignages bouleversants de deux victimes de viol et de harcèlement sexuel
@Mélissa Grutus

Le procès en appel de Frédéric Roselmac se poursuit, ce lundi (13 octobre), devant les assises de Martinique.

Depuis vendredi dernier, l’ex-professeur d’espagnol du collège de Godissard, à Fort-de-France, doit répondre de faits de viol, d’agressions et harcèlements sexuels sur plusieurs de ses élèves commis en 2015.

En 2023, il avait été reconnu coupable et condamné à 13 ans de réclusion criminelle pour l’ensemble de ces faits, mais aussi pour détention de contenus pédopornographiques.

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Huis clos partiel

Frédéric Roselmac avait fait appel de la décision et il comparaît à nouveau devant les jurés, 10 ans après les faits, lors d’un procès à huis clos partiel prévu pour durer quatre jours.

Ce lundi matin, la cour s’est penchée sur le témoignage des trois victimes, mineures au moment des faits.

Les trois jeunes filles, aujourd’hui devenues femmes, devaient à nouveau raconter leur histoire.

L’audience a été marquée par les témoignages bouleversants de deux d’entre elles.

La première a été entendue en visioconférence depuis la France.

La jeune femme a raconté comment son ancien professeur d’espagnol lui faisait régulièrement des avances, glissant même des mots à connotation sexuelle dans son cahier.

Emotion et malaise

Dès ses premiers mots, une autre victime, présente dans la salle, a éclaté en sanglots.

Elle a fait un malaise et elle a dû être escortée à l’extérieur avant de revenir, toujours très émue.

La témoin a poursuivi. Elle a précisé n’avoir jamais été touchée par Frédéric Roselmac, sans doute protégée par son caractère ferme. À l’époque, elle avait même tenté de le piéger en l’enregistrant, sans parvenir à réunir de preuves.

Les larmes sont montées lorsqu’elle évoquait son amie, victime de viol. « Les années passent, on oublie un peu, mais quand il parle, tout revient… Ce n’est pas un complot, on dit juste la vérité, on ne mentirait pas sur des faits aussi graves », confiait-elle.

« Jusqu’à ce que tu avoues »

Devenue mère de trois enfants, elle a déclaré vouloir tourner la page, tout en espérant que l’accusé assume enfin ses actes.

Avant de conclure face à lui : « Roselmac, je pense que tu vois qu’on a grandi, qu’on est devenues des femmes. Même si ça me saoule de venir là, de quitter mes enfants, je serais là, je serais toujours là jusqu’à ce que tu avoues. Continue à faire appel, je serais toujours là ! »

La deuxième victime, âgée aujourd’hui de 24 ans, a ensuite pris la parole.

À la barre, vêtue de noire, elle a tenté de raconter tant bien que mal ce qui lui est arrivé.

Avec beaucoup d’hésitations, elle s’est perdue, parfois, dans la chronologie des faits.

Alors qu’elle était en classe de 4e, elle a expliqué que Roselmac, son professeur principal, s’était d’abord montré proche, avant de lui faire comprendre qu’elle devait céder pour passer dans la classe supérieure.

Une scène insoutenable

Elle décrit une scène insoutenable. « Un jour il m’a enfermé. Il a fait sortir tout le monde, dont mon amie. Et il est venu vers moi, il m’a dit n’ai pas peur. J’avais l’impression que je n’étais plus là. Il m’a dit déshabille toi, lui était déjà déshabillé. Il m’a parlé avec un ton comme si je n’avais pas le choix. Il m’a emmené dans le fond de la salle et il m’a imposé cet acte. Mais bien avant que je le sente rentrer en moi, je lui avais dit non ».

Dix ans plus tard, elle dit elle aussi vouloir tourner la page, mais réclame que Frédéric Roselmac assume enfin ses actes : « Dès le premier jour, c’est quelque chose que j’ai enfoui en moi. Et jusqu’à aujourd’hui je me vois moi, l’enfant de 14 ans à l’époque, assumer les responsabilités qu’un adulte n’a pas pris… J’espère que cette personne va juste admettre. C’est mon seul combat et c’est le seul que j’espère que j’aurais ».

Dans son box, l’accusé est resté impassible.


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