Liquidation de France-Antilles : les réactions se succèdent

Par 30/01/2020 - 15:49 • Mis à jour le 31/01/2020 - 07:51

Le tribunal de commerce de Fort-de-France a liquidé ce jeudi matin France-Antilles et ce sans poursuite d'activités. Une annonce qui n'a pas manqué de faire réagir.

    Liquidation de France-Antilles : les réactions se succèdent
Les locaux de France-Antilles. ©RCI

C'est un véritable coup de massue pour les salariés de France-Antilles, mais aussi dans le monde médiatique. En effet, France-Antilles a été liquidé ce jeudi matin par le tribunal de commerce de Fort-de-France. Depuis cette annonce, les réactions sont nombreuses. "Nous serons les premiers territoires à être privés d'un quotidien régional. L'information est un maillon essentiel de la démocratie, nous ne pouvons donc que déplorer cette grande perte. Je tiens à rappeler que face à la circulation de fausses informations facilitée par internet, nous avons plus que jamais besoin de la rigueur de journalistes professionnels" indique la sénatrice Catherine Conconne.

Le Club Presse Martinique déplore cette liquidation. "Après tout juste 56 ans d’existence, voilà que disparaît aujourd’hui l’unique quotidien de Martinique, Guadeloupe et Guyane. Une situation inédite et intolérable : des territoires, des populations dépossédés de leur quotidien d'information. À la tristesse de ne pas disposer d’un organe de presse quotidien qui exprime la vie démocratique, s’ajoute le triste sort des 235 salariés privés de leurs emplois. Le Club Presse Martinique réaffirme sa solidarité à l’égard de l’ensemble des salariés de France-Antilles devant une situation pour laquelle tout un chacun espérait une issue favorable afin de défendre la pluralité de l'information dans nos territoires."

Adams Kwateh est l'actuel président du Club Presse. Il a réagi à la mort du quotidien pour lequel, il a longtemps travaillé, jusqu'en janvier 2018. Il fait part de son immense sentiment de tristesse, d'autant qu'il a nourri l'espoir de voir un repreneur se manifester jusqu'au bout : 

Des réactions venues de Paris

Après cette annonce au sujet du seul quotidien des Antilles Guyane, Franck Riester, le ministre de la Culture et Annick Girardin, la ministre des Outre-mer ont pris acte de la décision du tribunal. Ils indiquent dans un communiqué de presse regretter que la mobilisation d'investisseurs privés aux côtés d'un soutien exceptionnel de l'Etat, n'ait pas été suffisante pour permettre un projet de reprise.

Annick Girardin rappelle que depuis le placement en redressement judiciaire du groupe, à la suite d’une cessation de paiement, le 25 juin 2019, l’Etat a multiplié les initiatives afin de permettre à France-Antilles de construire et de financer un plan de redressement. Pour les ministres, "l'existence d'une presse pluraliste et diversifiée sur tout le territoire national est une exigence démocratique et le Gouvernement continuera à se mobiliser avec force en ce sens."