Le procès agité d'un activiste pour diffamation
Le procès en diffamation d'un activiste a débuté hier (28 septembre 2020). La défense a fait valoir plusieurs requêtes en nullité tandis que le ministère public a demandé le huis clos pour assurer la sérénité des débats.
Après une journée infructueuse, le procès de Christian le gilet jaune reprendra ce matin (mardi 29 septembre 2020) à 9 heures.
Celui qui se définit comme un activiste et un lanceur d'alerte est jugé pour diffamation et intimidation à l'encontre d'un policier. En mai dernier, le prévenu avait diffusé sur Youtube une vidéo mettant en cause l'intégrité d'un commandant de la DDSP.
Au cours de la matinée d’hier (lundi 28 septembre 2020) la défense (maîtres Ursulet et Monotuka) a multiplié les demandes de nullité et de renvoi. À la reprise de l'audience en début d'après-midi, les deux avocats ont demandé l’intervention du bâtonnier arguant que la dignité de la défense était bafouée car le président refusait qu’ils plaident leurs conclusions en nullité.
"Je trouve qu'on joue avec ses nerfs [du prévenu, ndlr]. Qu'est-ce qu'ils veulent ? Pourquoi ce système là. Il y a 150 ans, il y a eu ces émeutes parce qu'il y a eu une injustice lors d'un procès", s'est indigné Alex Ursulet, avocat de la défense, à la sortie de l'audience.
Des débats troublés
Dans une ambiance très agitée avec un public bruyant le président et la défense n’ont pas réussi à trouver un terrain de discussion serein.
Le fond de l'affaire n’a été abordé à aucun. Régulièrement interrompu par la défense, le président n'a pu lire les différents procès-verbaux.
La représentante du parquet a finalement demandé la tenue du procès à huis clos pour garantir la sérénité des débats. Il faut dire que dans la salle une petite quinzaine de militants anti chlordécone ont également multiplié les interventions impromptues au cours de l'audience.
Une requête approuvée par l'avocate de la partie civile. "Je préférerais dans la mesure où il me semble que la sérénité des débats n'est pas toujours assurée. Une partie du public se complaît à lancer des insultes, à commenter tout ce qui est fait. J'avoue que c'est très désagréable", a commenté maître Murielle Renard Legrand, avocate du policer.
D'autant plus que son client a été mis en cause par la défense pour son passé judiciaire. Le policier a en effet été poursuivi en 2015 pour vol et faux en écriture dans une opération anti-drogue. Les poursuites pour vol avaient finalement été abandonnées par la justice, faute de preuves. "C'est le but de la défense et de la vidéo. De jeter le discrédit sur un homme. De passer par des raccourcis simplistes, pour le faire passer pour ce qu'il n'est pas. C'est exactement la manoeuvre qui a été utilisée par le prévenu", a ajouté l'avocate.
À noter que 70 policiers étaient mobilisés pour cette audience. Une fois de plus, le palais de justice était bouclé. Un palais de justice devant lequel étaient rassemblés des proches et des soutiens du prévenu.
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