Favoritisme et corruption passive : le procès « Odyssi » se poursuit
Depuis vendredi (16 mai), le tribunal correctionnel de Fort-de-France se penche sur le dossier Odyssi. L’audience a repris ce lundi (19 mai). Sept anciens dirigeants, agents et sociétés contractuelles de la régie communautaire de l’eau font face à la justice.

Les auditions se poursuivent ce lundi (19 mai), à la cour la cour d'appel de Fort-de-France, où l’audience a été délocalisée pour des raisons logistiques.
Depuis vendredi, 7 anciens dirigeants, agents et sociétés contractuelles de la régie communautaire de l’eau comparaissent pour des faits « de favoritisme, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et corruption passive », dans le cadre d’attribution d’une quinzaine de marchés passés entre 2011 et 2016.
Un préjudice estimé à 2,5 millions d'euros
À l'entame de l'instruction, le préjudice était estimé à 2,5 millions d'euros.
Les prévenus se succèdent à la barre dans ce dossier qui secoue la régie communautaire de l’eau, Odyssi.
Parmi eux, le gérant deux sociétés de BTP.
Déjà condamné à 2 ans de prison pour banqueroute et usage de faux, il est cette fois poursuivi pour corruption et recel de favoritisme. En cause notamment, le marché du lotissement Calista, à Rivière Blanche, estimé à près de 600 000 euros.
Echanges de mails
À la barre, il minimise son rôle : « J’ai quelques bribes d’informations. Je ne m’en suis pas occupé directement. »
Mais des échanges de mails montrent qu’il suivait bien le dossier. Il admet avoir été sollicité pour des relances de paiements, évoque une intervention de l’ONF, mais assure que les travaux ont été menés à la demande d’Odyssi, en urgence.
Documents comptables
Absent physiquement selon ses dires, il nie toute concertation avec son directeur d’exploitation. Pourtant, dans la procédure, un chef de chantier affirme que ce dernier était informé — voire complice. Le chef d'entreprise conteste : « C’est exagéré. Les travaux étaient bien réalisés. »
Autre point abordé : des documents comptables retrouvés chez lui. Il dit les avoir conservés pour les sécuriser, sans volonté de dissimulation.
Audition des témoins
Même ligne de défense sur la liquidation judiciaire d'une des sociétés, où le tribunal évoque une comptabilité transmise partiellement.
Enfin, un chèque de 8 000 euros à l’ordre de l’ex-directeur général, Jean Max Coranson-Beaudu suscite l’interrogation. « J’ignorais son existence », affirme le prévenu.
L’audience s’est poursuivie avec l’audition de témoins.
Les plaidoiries des parties civiles sont attendues ce lundi après-midi.
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