En visite éclair en Martinique, Gérald Darmanin inaugure une SAS à la prison de Ducos
Ce mardi (9 décembre), le ministre de la Justice effectue une visite éclair en Martinique, mêlant rencontre avec les magistrats de la cour d’appel et inauguration d’une nouvelle structure d’accompagnement vers la sortie (SAS), à la prison de Ducos.
Le ministre de la Justice poursuit, ce mardi (9 décembre), sa visite aux Antilles, menée au pas de course puisqu’il ne sera en Martinique que pour la journée.
Il a rencontré ce matin les magistrats et les agents de la cour d’appel, avant de se rendre à la prison de Ducos en fin de matinée.
Inauguration d’une SAS à Ducos
Une étape consacrée aux conditions de détention, mais aussi à l’inauguration d’une nouvelle structure d’accompagnement vers la sortie, une SAS.
Cette visite est l’occasion d’en savoir plus sur cette SAS, une structure flambant neuve située à l’entrée du centre pénitentiaire et qui va accueillir des détenus condamnés à des peines plus ou moins légères, ou en semi-liberté pour les aider à reprendre contact avec la société une fois libre.
Les hébergements sont conçus de manière à tisser des liens entre l’intérieur et l’extérieur.
La maire de Ducos, Aurélie Nella, se félicite de l’inauguration de cette SAS.
Ne peut que l'accueillir positivement. Ce bâtiment a été édifié en un temps relativement court et aujourd'hui, on espère surtout qu'il servira véritablement à sa fonction, c'est-à-dire accompagner vers la sortie, donc vers la réinsertion et le retour à la vie civile, des détenus actuellement emprisonnés à Ducos. C'est un projet qui nous a été soumis très tôt. Un lien a été fait avec la direction de l'urbanisme de la ville de Ducos. Nous avons été présents à chaque étape. Donc, pour nous, c'est une concrétisation.
« Permettre la réinsertion »
Gérald Darmanin a précisé que la SAS de Ducos va pouvoir accompagner vers la sortie des détenus qui ont passé de longs mois et de longues années à Ducos.
La prison a deux objectifs. Elle doit garantir l’effectivité de la peine. Et elle doit permettre la réinsertion de la personne. Et elle est très difficile quand on passe d’une maison d’arrêt surpeuplée à la liberté. Il faut des structures spécifiques pour leur réapprendre une vie sociale, à faire des démarches administratives, à trouver un logement…
Cette SAS pourra accueillir 120 détenus, encadrés par quatre agents d’insertion et de probation, mais aussi par une psychologue.
Attendu par les syndicats
Mais pour les syndicats de la pénitentiaire, cette visite cette visite ne doit pas simplement être l'occasion de couper le ruban.
Ils étaient bien déterminés à expliquer leurs difficultés au ministre de la Justice, concernant notamment la surpopulation carcérale et le manque de moyens humains et matériel.
Lors de sa visite, Gérald Darmanin est revenu sur une annonce qu’il avait faite dimanche (7 décembre), en Guadeloupe, à savoir la création de 1 000 portes d’agents pénitentiaires en France l’année prochaine. Il n’a pas manqué de rappeler que pour cela, il fallait que le budget soit voté par les parlementaires.
Il est également revenu sur le manque de structures aux Antilles pour accueillir des détenus qui ont des troubles psychiatriques. Il pourrait être comblé dès l'an prochain.
Nous allons réfléchir pour créer l'année prochaine le lieu d'hospitalisation psychiatrique qui manque. A Ducos et aux Antilles, il n'y a pas ce qui existe dans l'Hexagone, c'est-à-dire des endroits qui peuvent accueillir des détenus qui ont des maladies psychiatriques. C’est pratiquement 20 % des détenus qui sont ici à Ducos et il faut pouvoir leur offrir un accompagnement médical et pas un accompagnement de sécurité. Ce n’est pas l’objet d’une prison.
A la cour d’appel
Avant de se rendre à Ducos, Gérald Darmanin a échangé ce mardi matin avec les magistrats et les agents de la cour d’appel a propos du courrier dénonçant l’échec des cours criminelles outre-mer et réclamant une exception urgente.
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Une rencontre d’une quarantaine de minutes jugée constructive, mais trop courte pour permettre d’aborder l’ensemble des revendications portées par les organisations syndicales, comme l’indique Fatou Faye, juge d’instruction au tribunal judiciaire de Fort-de-France et déléguée régionale du syndicat de la magistrature.
La visite du ministre concernait davantage l'administration pénitentiaire. Le temps qui nous a été accordé du côté des services judiciaires était assez restreint. Donc, malheureusement, nous n'avons pas pu, comme nous l'aurions souhaité, avoir un temps d'échange concernant les difficultés que nous pouvons relever. Néanmoins, il semble que ces difficultés aient déjà pu être exprimées de façon un peu plus précise à l'occasion de nos écrits. Du côté du syndicat de la magistrature, à l'occasion de la visite du Conseil supérieur de la magistrature au mois de mars dernier, nous avons pu évoquer certains points d'intérêt vis-à-vis des dysfonctionnements ou en tout cas des points d'amélioration de la justice ultramarine et notamment en Martinique. Un des points saillants de nos observations concerne la question de la diversité du recrutement des magistrats et des magistrates. Et à ce titre, nous pouvons nous féliciter de l'annonce du Garde des Sceaux, hier, expliquant qu'une nouvelle préparation à l'École nationale de la magistrature ouvrirait ses portes en Guadeloupe.
Le ministre de la Justice a profité de cette visite en Martinique pour annoncer, comme il l’avait fait en Guadeloupe précédemment, le recrutement de trois magistrats supplémentaires à la JIRS de Fort-de-France pour lutter contre le narcotrafic.
A ECOUTER L'entretien complet avec Gérald Darmanin
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