Crash de Maracaibo : l'AVCA veut saisir la Cour Européenne des Droits de l'Homme après avoir été déboutée en cassation

Par 26/06/2024 - 14:34 • Mis à jour le 27/06/2024 - 06:53

Bientôt 19 ans après le crash qui a coûté la vie à 152 Martiniquais, les familles de victimes envisagent désormais de saisir la plus haute juridiction européenne pour faire reconnaître la responsabilité de l'Etat.

    Crash de Maracaibo : l'AVCA veut saisir la Cour Européenne des Droits de l'Homme après avoir été déboutée en cassation

Une association martiniquaise représentant les proches des victimes d’un crash dans lequel ont péri les 152 passagers d’un vol entre Panama et Fort-de-France en 2005 a annoncé mardi vouloir saisir la justice européenne après un arrêt de la Cour de cassation mettant l’État définitivement hors de cause.

"Depuis le début, nous martelons auprès des familles que nous irions devant la Cour européenne des droits de l'Homme. C'est ce que nous ferons", a déclaré à l’AFP Rose-Marie Taupin Pélican, présidente de l’Association des victimes de la catastrophe aérienne (AVCA) du 16 août 2005.

Dans son arrêt rendu le 25 juin, la Cour de cassation déclare "régulier" l’arrêt du 26 avril 2023 de la cour d'appel de Fort-de-France, qui confirmait le non-lieu décidé en juin 2015 par le juge d’instruction du tribunal judiciaire de Fort-de-France. 

Selon la juridiction suprême, la chambre de l'instruction n’a pas commis d'erreur en refusant d’auditionner un l'expert en aéronautique à la retraite, cité par les parties civiles en qualité de témoin, lors de l’audience à la cour d’appel de Fort-de-France, qui s’était déroulée à huis clos en novembre 2022.

Les juges ne sont pas non plus "tenus de répondre à une demande orale" des avocats des parties civiles, écrit la Cour de cassation en réponse à un pourvoi formé en avril 2023 par l’AVCA ainsi que par une cinquantaine de particuliers.

160 morts

Ce feuilleton judiciaire a débuté après le crash d’un avion MD82 exploité par la compagnie colombienne West Caribbean Airways assurant un vol charter entre Panama et Fort-de-France le 16 août 2005. 

Peu après le décollage, l’avion s’était écrasé dans la province vénézuélienne de Maracaibo, avec 160 personnes à bord dont 152 passagers martiniquais, sans qu’il n’y ait de survivant. 

Selon les parties civiles, la Direction générale de l’aviation civile n’aurait pas dû accorder de droit de trafic au transporteur colombien. "Le premier responsable de ce crash , c'est l’Etat français par le biais de la DGAC", a fustigé Mme Taupin Pélican.

"Notre seule chance est de sortir de ce système qui est en place en allant devant la Cour européenne", a abondé Alex Ursulet, l’un des avocats des parties civiles, dénonçant "l’accumulation d’injustices" visant les "citoyens de l’outre-mer".

Les proches des victimes ont six mois pour déposer leur recours devant la CEDH


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