Cour d'assises : la version des faits de Philippe Ponsar

Par 18/10/2018 - 06:22 • Mis à jour le 18/06/2019 - 12:25

Hier (mercredi 18 octobre 2018), le seul accusé dans la mort de Francette Pierre-Emile s'est exprimé à la barre du tribunal. Durant trois heures, Philippe Ponsar a livré son récit de ce 2 décembre 2014.

    Cour d'assises : la version des faits de Philippe Ponsar

Après les parties civiles le matin, c'était au tour de l'accusé de prendre la parole à la barre de la cour d'assises de Martinique. Au delà du déroulé précis des faits de ce tragique 2 décembre 2018, c'est la raison pour laquelle Philippe Ponsar s'était retrouvé seul avec son ex-belle mère qu'il restait à éclaircir.

Ce n'est qu'à la faveur d'une question de la présidente que le quinquagénaire a révélé les raisons de la rencontre entre lui et l'enseignante. Selon Philippe Ponsar, tout aurait commencé le 29 novembre 2014. Présent chez les Pierre-Emile à Balata, il a cru entendre des propos dénigrant tenus par la victime. À en croire l'accusé, cette dernière aurait dit "ga ta la si i kon sa sé ke i kon manmany". Une expression qui a mal résonné mal chez l'accusé qui venait de perdre sa mère.

Une dispute qui dégénère

Au delà du mobile surprenant, certaines incohérences dans les propos de Philippe Ponsar ont laissé l'assistance dubitative. Selon lui, c'est par hasard qu'il a croisé la mère de famille devant une banque à Cluny le 2 décembre à la mi journée. Ne pouvant discuter plus longtemps avec elle à cause d'une crise de goutte, ils se seraient retrouvés chez l'accusé sur la route de Didier pour poursuivre leur explication.

C'est dans la maison de Didier que tout aurait dégénéré. D'après le témoignage de Philippe Ponsar, Francette Pierre-Emile lui aurait dit ses quatre vérités notamment vis à vis de son comportement avec les femmes. L'accusé aurait alors giflé la victime avant que celle ci tombe et percute un meuble.

Il l'aurait alors bâillonnée pour que ses cris n'alertent pas les voisins. Puis, supposant le décès de la quinquagénaire, c'est à ce moment qu'il a pris la décision de la transporter jusqu'à l'Alma avant de basculer son corps dans un ravin. Face aux jurés, Philippe Ponsar a assuré qu'il n'avait pas voulu attenter volontairement à l'intégrité physique de Francette Pierre-Emile. Il s'agirait d'un accident de parcours, un mauvais geste.

Une version qui n'a absolument pas convaincu la famille de la victime. Ils n'ont cru ni à la thèse de l'accident ni aux raisons évoquées concernant la rencontre entre l'accusé et l'enseignante.

Des incohérences durant l'enquête

Philippe Ponsar est également revenu sur ses incohérences durant l'enquête sur la disparition et la mort de la mère de famille. Si il a pris du temps à dire où était le corps, ce serait de la faute de son premier avocat.

Pourtant, au début de l'enquête, lors de ses deux auditions libres, il a maintenu ne rien savoir sur cette disparition inquiétante.

Quand sa jalousie maladive envers Alexaa été évoquée, il a démenti une quelconque animosité car chacun avait refait sa vie.

Un peu plus tard, il est interpellé par un avocat sur la série de sites pornographiques visités alors que la victime est encore à son domicile. Selon lui il s'agirait d'un problème de connexion et de pur hasard.

Interrogé par la cour sur ses mensonges quant la culpabilité de son "deuxième père"  et ami Gérard Pierre-Emile, il a expliqué que acculé face aux enquêteurs il n'avait trouvé que cette  réponse. C'est aussi pourquoi il cherchait à savoir dès le 3 décembre si le corps avait été retrouvé. "J'ai vécu cette période comme coincé dans un cagibi", a expliqué l'accusé.

Ce jeudi matin, un dernier témoignage est attendu pour parfaire le portrait du meurtrier présumé avant les réquisitions et les plaidoiries ne commencent. Seule alternative pour la défense : tenter de faire naître le doute raisonnable en faveur d'un homicide involontaire pour lui éviter une peine trop lourde.

Ecoutez le compte rendu d'audience de Peggy Saint-Ville :


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