Assises : le professeur d’espagnol se dit au cœur d’une conspiration

Frédéric Roselmac, pour le premier jour de son procès pour agressions sexuelles et viol, s’est montré affecté par cette affaire.

Je ne comprends pas ce que je fais là et ce que la justice a concrètement à me reprocher !

Malgré une carrure imposante, l’homme de près d’1,90m a passé l’intégralité de cette audience la tête inclinée sur le côté, avachi sur sa chaise.

A la barre, il tente de laisser s’exprimer son assurance, mais il est rapidement repris par ses émotions quand il repense à sa détention.

Le bâtonnier Georges-Emmanuel Germany précise que son client est resté en préventive quatre ans et 6 mois.

Le magistrat, pour mieux cerner Frédéric Roselmac, l’interroge sur sa tristesse et sa posture de victimisation relevées par l’un des experts psychologues.

Je n’avais jamais fait de détention auparavant… La détention, ce n’est pas le club Med ! 

Ce père de famille revient sur les accusations graves dont il fait l’objet depuis 8 ans. Frédéric Roselmac réitère, il n’a rien fait.

Cette dénégation de l’accusé bouleverse à nouveau les parties civiles. Entourées par leurs proches, il était hors de question pour ces deux anciennes élèves d’être absentes.

La honte doit changer de camp

A l’heure où le mouvement « Balance ton porc » agite les réseaux sociaux , il était important pour les victimes, mais également pour leurs avocates, que la vérité se sache au grand jour. C’est pour cette raison que ce procès est ouvert au public grâce au huis clos partiel.

Les deux jeunes adultes ont tout de même été ébranlées dès le début de l’audience. Malgré la préparation avec leurs avocates, il leur était difficile de supporter le recours à la victimisation de Frédéric Roselmac.

Pour maître Catherine Carderot, avocate de l'une des parties civiles

 Il y a une attente indéniable de ces parties civiles de voir enfin ce procès arriver à son terme. Comme vous le savez, il y a eu des renvois successifs et nous sommes huit années après les faits. Effectivement, elles attendent que l'accusé reconnaisse les faits et qu'il puisse être jugé pour ce qu'il a commis. Ce qui compte dans ce procès, ce sont les preuves du dossier. C'est ce qui va pouvoir être apporté comme élément pour appuyer cette culpabilité.  

Une vie chamboulée

Depuis trois ans, le professeur d’espagnol est sorti de prison, mais n’a pas pu retrouver du travail .

Je survis grâce à la solidarité familiale !

Depuis que l’affaire a éclaté, le fonctionnaire n’est pas suspendu par le rectorat de Martinique, mais il ne perçoit ni salaires, ni prestations sociales. Des propos que son ex-compagne a eu l’occasion de corroborer lors de son audition dans l’après-midi.

Cette guadeloupéenne d’origine est encore très remontée. Son témoignage était teintée d’une profonde amertume. La vie de ces jeunes parents d’un enfant de 18 mois, au moment des faits, a été totalement bouleversée. L'ex-compagne de Frédéric Roselmac dit être tombées des nues.

 Je ne crois pas un seul mot dans cette affaire , ni même les accusations portées par ces femmes 

Leur récente séparation n’a aucun lien avec l’inculpation de Frédéric Roselmac. Elle décrit son ancien compagnon , comme un père aimant, attentionné, un homme au franc-parler.

Il est incapable de faire du mal à autrui car il n’est pas violent

Un complot pour l’évincer du collège

Comme Frédéric Roselmac, pour expliquer cette affaire, ce témoin clé évoque les relations tendues entre son ancien compagnon et la principale du collège Godissard. Cette dernière l’avait convoqué pour se plaindre de la sévérité dont il faisait preuve dans l’attribution de notes aux élèves.
L’ex-compagne du mis en cause fait un lien entre cette tension et les accusations des élèves. Une machination d’agressions sexuelles visant à évincer Frédéric Roselmac. A la rentrée 2015, il espérait une titularisation dans cet établissement, qu’il n’avait pas obtenue.

L'audition de l’ancienne principale de Godissard très attendue

Une théorie du complot qui est bien évidemment incompréhensible pour les parties civiles. Une version balayée d’un revers de main par maître Katia Régis, avocate de l'une des parties civiles, car, huit ans après les faits, les jeunes femmes maintiennent qu’elles ont été agressées par ce professeur.

On l'accuse d'être l'instigatrice d'un complot qui a conduit un homme à passer quatre ans en prison et qui, en plus, aurait manipulé des jeunes filles qui étaient dans son établissement. Donc, bien évidemment que nous lui poserons des questions. 

La cour d’assises reprendra ses débats lundi matin (9 octobre) avec l'audition d'un expert informatique.

Ce spécialiste évoquera les fichiers pédopornographiques découverts dans les effets du professeur d’espagnol.