Assassinat de Nelson Williams : des témoignages poignants au deuxième jour d’audience
Le procès de Ménélik Suréna, jugé pour l’assassinat de Nelson Williams et une tentative d’assassinat en récidive, se poursuit ce mercredi (19 novembre), devant la cour d’assises de Fort-de-France. L’audience ravive la douleur d’une famille qui réclame justice six ans après les faits.
Le procès de Ménélik Suréna se poursuit, ce mercredi (19 novembre), devant la cour d’assises de Fort-de-France.
Il doit répondre de l’assassinat de Nelson Williams, un étudiant en droit de 21 ans, abattu le 6 juillet 2019, à la cité Garifuna, au Marin.
À ses côtés, son cousin avait également été blessé au thorax. Pour ces faits, Ménélik Suréna est accusé tentative d’assassinat en récidive.
A LIRE AUSSI Assassinat à la cité Garifuna au Marin : Ménélik Suréna jugé 6 ans après la mort de Nelson Williams.
Hier (mardi 18 novembre), son procès a débuté par l'audition d'une experte et de la mère de l'accusé.
Ce mercredi matin, le médecin légiste a été auditionné, ainsi que la mère de Nelson Williams.
« Perdre un enfant, ce n’est pas normal »
En larmes, elle raconte à la barre le moment où elle a appris la mort de son fils : « J’étais au camping avec mes filles. J’étais dans le déni. Quand je suis arrivée, c’était déjà fini. »
Elle précise : « D’habitude, je ne parle jamais de ce qui s’est passé, pour me protéger, mais là je fais ça pour mon fils. »
Elle affirme avoir découvert, hier, les détails du dossier : « À 20 ans, on est encore un bébé. Ce qui s’est passé est innommable. »
Elle attend du procès une peine ferme et incompressible.
En s’adressant au président, elle a déclaré : « Dans la vie, il faut reconnaître ses actes. » Avant de conclure : « Faire le deuil d’une mort aussi violente, ce n’est pas possible. Perdre un enfant, ce n’est pas normal. »
« Une histoire de jalousie »
Sa fille Whitney a témoigné elle aussi. Elle dit avoir été bouleversée par les déclarations des proches de l’accusé, hier : « Ils parlent sans émotions, comme si c’était la destinée de Nelson de mourir. »
Le père de la victime, Rodrigue Williams, a affirmé, quant à lui, lui qu’il n’y a jamais eu de conflit. « C’est une histoire de jalousie. »
A LIRE AUSSI Procès de Ménélik Suréna : deux familles divisées par la violence et la mort
Pour lui la préméditation est évidente.
Il est convaincu que l’accusé a attendu le retour de son fils en Martinique pour le tuer.
Pour rappel, l’étudiant était rentré en Martinique pour les vacances.
Il dit avoir croisé régulièrement Ménélik Suréna au Marin. « Je ne connais pas ces gens. S’il m’en veut, j’aimerais bien savoir pourquoi », a-t-il indiqué.
Un témoin capital
Enfin, monsieur G., un témoin capital dans l’affaire, est venu témoigner à la barre.
Ce jour-là, ils faisaient une grillade à la cité Garifuna avec l’accusé, quand Nelson Williams et son cousin sont arrivés.
Conscient des tensions qui existaient entre eux, il est allé les avertir : « Je leur avait dit de partir ».
Il explique avoir tenté de s’interposer entre les victimes et Ménélik Surena. « C’est allé super vite, j’ai tourné la tête et j’ai entendu les détonations ».
C’est lui qui a prévenu le père de la victime et qui est resté auprès du corps jusqu’à l’arrivée des secours.
Il a évoqué un incident survenu quelques mois plus tard. Alors qu’il traversait devant une boutique, une voiture a foncé vers lui.
Au volant, affirme-t-il, « c’était la mère de Ménélik Suréna ». Il précise toutefois ne subir aucune pression et ne souhaite pas s’étendre davantage sur cet évènement.
L’audience, qui a repris à 14 heures se poursuit cet après-midi. Le procès se termine vendredi. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






