Assassinat de Nelson Williams : des témoignages poignants au deuxième jour d’audience

Par 19/11/2025 - 14:17 • Mis à jour le 19/11/2025 - 16:56

Le procès de Ménélik Suréna, jugé pour l’assassinat de Nelson Williams et une tentative d’assassinat en récidive, se poursuit ce mercredi (19 novembre), devant la cour d’assises de Fort-de-France. L’audience ravive la douleur d’une famille qui réclame justice six ans après les faits.

    Assassinat de Nelson Williams : des témoignages poignants au deuxième jour d’audience

Le procès de Ménélik Suréna se poursuit, ce mercredi (19 novembre), devant la cour d’assises de Fort-de-France.

Il doit répondre de l’assassinat de Nelson Williams, un étudiant en droit de 21 ans, abattu le 6 juillet 2019, à la cité Garifuna, au Marin.

À ses côtés, son cousin avait également été blessé au thorax. Pour ces faits, Ménélik Suréna est accusé tentative d’assassinat en récidive.

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Hier (mardi 18 novembre), son procès a débuté par l'audition d'une experte et de la mère de l'accusé.

Ce mercredi matin, le médecin légiste a été auditionné, ainsi que la mère de Nelson Williams.

« Perdre un enfant, ce n’est pas normal »

En larmes, elle raconte à la barre le moment où elle a appris la mort de son fils : « J’étais au camping avec mes filles. J’étais dans le déni. Quand je suis arrivée, c’était déjà fini. »

Elle précise : « D’habitude, je ne parle jamais de ce qui s’est passé, pour me protéger, mais là je fais ça pour mon fils. »

Elle affirme avoir découvert, hier, les détails du dossier : « À 20 ans, on est encore un bébé. Ce qui s’est passé est innommable. »

Elle attend du procès une peine ferme et incompressible.

En s’adressant au président, elle a déclaré : « Dans la vie, il faut reconnaître ses actes. » Avant de conclure : « Faire le deuil d’une mort aussi violente, ce n’est pas possible. Perdre un enfant, ce n’est pas normal. »

« Une histoire de jalousie »

Sa fille Whitney a témoigné elle aussi. Elle dit avoir été bouleversée par les déclarations des proches de l’accusé, hier : « Ils parlent sans émotions, comme si c’était la destinée de Nelson de mourir. »

Le père de la victime, Rodrigue Williams, a affirmé, quant à lui, lui qu’il n’y a jamais eu de conflit. « C’est une histoire de jalousie. »

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Pour lui la préméditation est évidente.

Il est convaincu que l’accusé a attendu le retour de son fils en Martinique pour le tuer.

Pour rappel, l’étudiant était rentré en Martinique pour les vacances.

Il dit avoir croisé régulièrement Ménélik Suréna au Marin. « Je ne connais pas ces gens. S’il m’en veut, j’aimerais bien savoir pourquoi », a-t-il indiqué.

Un témoin capital

Enfin, monsieur G., un témoin capital dans l’affaire, est venu témoigner à la barre.

Ce jour-là, ils faisaient une grillade à la cité Garifuna avec l’accusé, quand Nelson Williams et son cousin sont arrivés.

Conscient des tensions qui existaient entre eux, il est allé les avertir : « Je leur avait dit de partir ».

Il explique avoir tenté de s’interposer entre les victimes et Ménélik Surena. « C’est allé super vite, j’ai tourné la tête et j’ai entendu les détonations ».

C’est lui qui a prévenu le père de la victime et qui est resté auprès du corps jusqu’à l’arrivée des secours.

Il a évoqué un incident survenu quelques mois plus tard. Alors qu’il traversait devant une boutique, une voiture a foncé vers lui.

Au volant, affirme-t-il, « c’était la mère de Ménélik Suréna ». Il précise toutefois ne subir aucune pression et ne souhaite pas s’étendre davantage sur cet évènement.

L’audience, qui a repris à 14 heures se poursuit cet après-midi. Le procès se termine vendredi. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.


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