Procès de Ménélik Suréna : deux familles divisées par la violence et la mort

Par 18/11/2025 - 16:39 • Mis à jour le 18/11/2025 - 22:35

La première matinée du procès de l'assassinat de Nelson Williams a débuté par l'audition d'une experte et de la mère de l'accusé Ménélik Suréna. Les propos tenus par cette dernière ont parfois poussé le président à recadrer les débats.

    Procès de Ménélik Suréna : deux familles divisées par la violence et la mort

Ce mardi matin, le tribunal a examiné la personnalité de Ménélik Suréna. La cour a entendu le rapport de l’experte psychologue qui revient d’abord sur son parcours : l’accusé a été élevé jusqu’à 12 ans par ses grands-parents dans un cadre strict. Leur décès, à ses 15 ans, marque selon elle un tournant :

C’est à ce moment qu’il perd son cadre éducatif et qu’il commence à basculer dans la délinquance

L'experte décrit un homme impulsif, méfiant, qui a "du mal à ressentir et à exprimer ses émotions", et qui peut dissocier dans des moments de colère. La professionnelle de la santé mentale n’a relevé chez lui aucun trouble mental, mais une grande difficulté à exprimer des émotions.

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Elle souligne aussi que dans son évaluation, l’accusé« ne parle presque pas » de la tentative d’assassinat sur Steven B., l’autre victime du dossier.

Il reste totalement focalisé sur Nelson Williams et sur son père, envers qui il nourrit une rancœur depuis des années

Lors de son audition, Ménélik Surena a effectivement rappelé qu’il a été blessé par la victime, dans le cadre d’un conflit entre ce dernier et son père.

À cause d’un coup de couteau que lui a porté victime, il a porté une poche pour faire ses besoins pendant deux ans :

Je ne pouvais pas travailler. J’ai très mal vécu cette période, explique l'accusé

La mère de l'accusé à la barre

La mère de Ménélik Suréna a aussi été interrogée par la cour. Même si elle condamne son geste, elle soutient son fils et n'a pas manqué d'exprimer ses griefs à l'endroit de la famille de la victime :  

J’attends de ce procès qu’on me dise pourquoi Nelson et son père s’en sont pris à mon fils

Le président la reprend :

Madame, dans cette affaire, il y a un mort. Est-ce opportun de vous focaliser sur les blessures de votre fils ?

Et la mère de famille d'insister, demandant de « reprendre l’histoire depuis le début ». Et lorsque l’avocat des parties civiles, Maître Philippe Edmond-Mariette, lui demande si elle souhaite s’adresser à la mère de la victime , elle répond :

Je suis désolée pour la mort de son fils… mais elle devrait demander au père de ses enfants, les raisons de ce qui s’est passé

Les proches de William Nelson éprouvés

Cette matinée a été particulièrement éprouvante pour la famille de la victime qui s’est constituée partie civile. Les frères et soeurs de Nelson Williams se retrouvaient pour la première fois face à Ménélik Surena depuis le drame.

La mère de la victime tenait à être présente malgré sa douleur :

C'est très dur pour moi, d'autant plus que ça a à peine débuté et j'entends des choses que je n'avais pas entendu... les détails, je commence à peine à les entendre. C'est effroyable. Je savais que c'était extrêmement cruel et lourd, mais là, déjà, c'est insoutenable pour moi. C'est insoutenable 

Le procès se poursuit jusqu'à vendredi (21 novembre 2025).


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