Le restaurant-lounge de Ducos "Au bout du Monde" toujours dans la tourmente

Par 18/05/2016 - 22:54 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:21

"Au bout du monde", le restaurant-lounge de Génipa à Ducos, toujours dans la tourmente. Condamné à être fermé et démoli en première instance par le TGI de Fort-de-France en avril 2016, l'établissement et ses propriétaires sont suspendus à une audience en appel prévue mi-juin prochain. Parallèlement, le tribunal administratif est saisi d'une demande d'annulation du permis de construire de cet "établissement festif". Un nouvel épisode dans un dossier à rebondissement où les propriétaires voient la patte d'un influent voisin.

    Le restaurant-lounge de Ducos "Au bout du Monde" toujours dans la tourmente
L'audience du 16 juin 2016 devant la Cour d'Appel de Fort-de-France marquera-t-elle l'épilogue du dossier à rebondissement du restaurant-lounge "Au bout du monde" ? Il est permis aujourd'hui d'en douter. Et pour au moins deux raisons.

Un arrêt de la cour d'Appel peut être contesté devant la cour de Cassation, pour s'en tenir à ce niveau de juridiction. Ensuite, parce que le propriétaire du restaurant, Félix Delépine, qui en a vu d'autres, n'entend pas lâcher l''affaire.

L'appel du 16 juin, qui sera en tout cas examiné ce jour-là, fait suite à une décision du Tribunal de Grand Instance de Fort-de-France, du 20 avril 2016 condamnant Félix Delépine à fermer et à démolir son restaurant. Il considère en effet que cette décision est "injuste et injustifiée".

Il n'est d'ailleurs pas loin de penser (c'est un euphémisme) qu'il y a de la famille Hayot derrière tout cela. En l'occurrence, des voisins qui, selon lui, font tout, depuis trois ans et demi, pour obtenir la fermeture du restaurant "Au bout du monde".

Trois ans et demi marqués d'abord par un refus de la mairie de Ducos de lui accorder un permis de construire pour sa structure. Ses licences d'exploitation en règle, il continue son activité. Puis un arrêté préfectoral lui interdisant de la poursuivre pour une période de six mois, en l'absence de permis de construire et de documents de la commission de sécurité, est pris à son encontre. Une action en justice est entreprise, l'affaire est renvoyée à plusieurs reprises.

Un temps que le propriétaire du lieu et ses associés mettent à profit pour présenter une nouvelle demande de permis de construire. Ils finiront par l'obtenir. (Il est vrai que l'entreprise emploie 9 personnes, des Ducossais, à temps plein). Et cerise sur le gâteau, la commission de sécurité est passée et délivre son feu vert.

Les semaines et les mois qui suivent ne sont pas pour autant de tout repos. Menaces de coupure d'eau et d'électricité, dénonciations de nuisances sonores, contestations de l'emplacement au motif que le site serait en zone inondable etc... Autant de vicissitudes où Félix Delépine voit la patte de ses voisins békés.

En outre, le permis de construire délivré par la mairie de Ducos fait actuellement l'objet d'une saisine du tribunal administratif. La raison avancée par les services de l'Etat ?

"Il s'agit d'un établissement festif réalisé sur une zone agricole" contrairement à ce que prévoit le plan d'urbanisme de la commune "et tout ce qui a été fait au niveau du Bout du Monde a été fait en toute illégalité et en toute connaissance de cause".

Reste qu'au delà des manquements, et face à la mise en cause d'un certain nombre de lieux festifs dans le pays pour cause de nuisances, il s'agit là d'une affaire qui risque de conduire à tous les amalgames et qu'il convient d'analyser avec discernement.
Jean-Philippe Ludon avec Pascal Michaux et Jean-Marc Pulvar
@jpludonrci