Le point sur l'état d'avancement de la reconstruction du pont Rousseau à Saint-Joseph

Une réunion publique était organisée jeudi soir (20 février), au centre culturel Marcé à Saint-Joseph, pour faire le point sur la fermeture provisoire du pont Rousseau.

Fermé depuis août dernier en raison de défaillances structurelles graves, cette réunion avait pour but de faire le point, avec les riverains impactés, sur l'état d'avancement de reconstruction de l’ouvrage et les solutions envisagées pour le réhabiliter rapidement.

Installation d’un pont provisoire d’ici octobre 2025

En présence de son conseil municipal, le maire Yan Monplaisir a annoncé l’installation d’un pont provisoire d’ici octobre 2025 et une reconstruction définitive de l’ouvrage d’ici 2027, le temps de réaliser les démarches administratives et techniques.

En attendant, le pont reste fermé à la circulation.

Elona Kristo, directrice des services techniques à la ville de Saint-Joseph, précise qu’une étude préliminaire est en cours et a fait le point sur les différentes étapes :  

Quand on a su, par un rapport de structure, qu'on devait fermer le pont pour des questions de sécurité, nous avons lancé très rapidement les études géotechniques, topographiques et hydrauliques. On a consulté la DEAL. En parallèle, nous avons fait des estimations par différentes entreprises pour avoir un prix. Le prix annoncé des travaux de reconstruction, démolition et reconstruction de ce pont est de 1 600 000 euros. Cette estimation budgétaire nous servait pour commencer à constituer les dossiers de subvention, parce que 1 600 000 euros, c'est quand même un budget très important pour la commune. Et après, on a consulté différents bureaux d'études. On a choisi un de ces bureaux d'études qui nous a proposé de réaliser une étude préliminaire qui est en cours. Aujourd'hui, il y a les estimations pour créer un pont provisoire qui permettra d'ouvrir la circulation d'ici septembre à octobre prochain. Et un travail d'étude et de préparation pour choisir un scénario du pont définitif. Une fois que ce travail sera fait -  il est estimé à 2 mois d’étude - , nous allons lancer la consultation des études de maîtrise d'œuvre, afin de désigner le bureau d'études qui fera la conception du pont définitif.

Risque d’effondrement

Si cette décision ne fait pas l’unanimité du côté des riverains, elle était impérative face aux risques encourus, comme l’explique Olivier Meslien, ingénieur génie civil et directeur du cabinet Mext, bureau d’études engagé dans la maîtrise de l’ouvrage :

On a l'infiltration d'eau. On a aussi la vieillesse des éléments d'infrastructure : la culée du pont, les fondations, les piliers. Les garde-corps sont aujourd'hui très dégradés et n'assurent plus la sécurité des utilisateurs. C’est ce qui nous ont a poussé à prendre cette décision. Le but premier de notre intervention, c'est la sécurité des personnes. Il faut savoir qu'en Martinique, on a beaucoup d'ouvrages d'art de ce type et beaucoup ne sont pas entretenus. Certains se sont déjà effondrés, par exemple au François. C’était un ouvrage d'art privé. Ça faisait trois ans qu'il était fissuré. Ils nous ont alertés, on leur a dit qu'il faudra faire des travaux. Ils nous ont expliqué que ça fait quinze ans que l'ouvrage est comme ça et qu’il n’avait jamais bougé. Il s'est effondré du jour au lendemain, entraînant tout ce qu'il y avait avec. Aujourd'hui, les ouvrages d'art sont très fragiles. Toutes les structures ont ce qu'on appelle un phénomène de rupture fragile. Une fois qu'on a qu'on a atteint ce phénomène, on est dans l'effondrement de la structure.

Améliorer les problématiques annexes

Le maire Yan Monplaisir indique que tout sera fait pour améliorer au mieux les problématiques annexes à la fermeture provisoire du pont, notamment pour les piétons :  

Quelques irresponsables ont à deux reprises enlevé les barrières que nous avions positionnées. Donc, nous avons pris la décision de rendre le pont réellement impraticable et cela a posé un problème pour le passage des piétons qui a été trop réduit et ils sont obligés de marcher dans un espace où il y a des flaques d'eau. On va corriger tout ça à l'écoute des gens. D'autres ont proposé d'étudier la possibilité de mettre une route en sens unique et d'alterner le sens provisoirement pendant la durée de la fermeture. Ce sera étudié.

De leur côté, les riverains accusent le coup face à cette décision qui les contraint à continuer d’emprunter une voie de déviation plus longue/

A ECOUTER Ces réactions de riverains

A noter, qu’un deuxième pont situé 400 mètres plus bas serait en train de s’affaisser. Le premier magistrat de la commune a déclaré lors de cette réunion qu’une visite suivie d’une étude approfondie sera effectuée afin d’apporter des réponses à cette problématique.