Cocaïne et héroïne s'immiscent dans notre société
Par Karl LORAND
13/08/2016 - 16:09
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:20
Martinique
DOSSIER RCI - En Martinique, les observateurs de santé et spécialistes des addictions enregistrent de plus en plus des signaux d'alerte sur la consommation de cocaïne et d'héroïne. Les usagers de ces produits restent très discrets. Selon les professionnels de santé, les patients rencontrés consultent en général pour d'autres addictions, comme celle liée à l'alcool. Cette augmentation n'est donc pas comptabilisée.
Sniffer une ligne de coke, c'est à dire absorber par le nez une ligne de
cocaïne. Ce psychotrope prend la forme d'une poudre blanche inodore et
qui engendre très vite une très forte dépendance. Entre 10 et 20minutes
plus tard les premiers effets apparaissent.
Pendant près de 10 ans, Erika* en a consommé. Une addiction qui lui a fait perdre plusieurs boulots, puisqu'elle sniffait même sur son lieu de travail. "Cela a commencé avec les copains. ça pouvait être tous les jours pendant un mois. Je pouvais avoir aussi des périodes sans consommation. Le gramme coûtait entre 30 et 50 euros. Je pouvais me faire 3 grammes dans une soirée", raconte la jeune femme.
Que la consommation soit ponctuelle ou régulière elle a un impact psychique et physique sur le toxicomane. "Sur le long terme on retrouve plutôt des problèmes vasculaires. Cela augmente le rythme cardiaque. La nervosité, l'irritabilité, la tension musculaire, l'insomnie sont aussi quelques effets. On peut avoir des conséquences liées à cette surexcitation. La dépendance entraine un désintérêt total de tout ce qui ne concerne pas la consommation avec des impacts sur la vie familiale et la vie professionnelle. Ceux qui l'utilisent de façon ponctuelle et festive arrivent à maitriser leur consommation", indique le Docteur Jean-Marie Bolivard, coordinateur du Réseau Addiction.
Outre ces effets déjà graves, la consommation de cocaïne induit de forts risques de mortalité. "C'est un produit qui va en fait demandé à ce qu'on augmente la dose pour retrouver un peu l'effet de la prise précédente. C'est ce qu'on appelle l'accoutumance", explique le docteur Bolivard. Le risque d'overdose n'est jamais loin.
Mais autre fait inquiétant, l'usage de l'héroïne est de plus en plus signalé. C'est une drogue qui pourtant n'était pas très courante chez nous, car associée à la consommation de drogues par injection. Elle peut être cependant fumée et voir sniffée, ce qui en fait une drogue plus abordable pour certains consommateurs. Un retour de "la blanche" qui peut se caractériser par ce que l'on appelle le "Speedball" mélange de l'héroïne ou de morphine et de cocaïne avec des risques d'overdose plus important.
*le prénom a été modifié.
Dossier : Peggy Saint-Ville
Edition : Karl Lorand
Pendant près de 10 ans, Erika* en a consommé. Une addiction qui lui a fait perdre plusieurs boulots, puisqu'elle sniffait même sur son lieu de travail. "Cela a commencé avec les copains. ça pouvait être tous les jours pendant un mois. Je pouvais avoir aussi des périodes sans consommation. Le gramme coûtait entre 30 et 50 euros. Je pouvais me faire 3 grammes dans une soirée", raconte la jeune femme.
Que la consommation soit ponctuelle ou régulière elle a un impact psychique et physique sur le toxicomane. "Sur le long terme on retrouve plutôt des problèmes vasculaires. Cela augmente le rythme cardiaque. La nervosité, l'irritabilité, la tension musculaire, l'insomnie sont aussi quelques effets. On peut avoir des conséquences liées à cette surexcitation. La dépendance entraine un désintérêt total de tout ce qui ne concerne pas la consommation avec des impacts sur la vie familiale et la vie professionnelle. Ceux qui l'utilisent de façon ponctuelle et festive arrivent à maitriser leur consommation", indique le Docteur Jean-Marie Bolivard, coordinateur du Réseau Addiction.
Outre ces effets déjà graves, la consommation de cocaïne induit de forts risques de mortalité. "C'est un produit qui va en fait demandé à ce qu'on augmente la dose pour retrouver un peu l'effet de la prise précédente. C'est ce qu'on appelle l'accoutumance", explique le docteur Bolivard. Le risque d'overdose n'est jamais loin.
Mais autre fait inquiétant, l'usage de l'héroïne est de plus en plus signalé. C'est une drogue qui pourtant n'était pas très courante chez nous, car associée à la consommation de drogues par injection. Elle peut être cependant fumée et voir sniffée, ce qui en fait une drogue plus abordable pour certains consommateurs. Un retour de "la blanche" qui peut se caractériser par ce que l'on appelle le "Speedball" mélange de l'héroïne ou de morphine et de cocaïne avec des risques d'overdose plus important.
*le prénom a été modifié.
Dossier : Peggy Saint-Ville
Edition : Karl Lorand
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