Près de 300 kilos de poissons volés en une nuit dans une ferme aquacole
Les vols de loups des Caraïbes, élevés dans les fermes aquacoles de Martinique, s’ils ne sont pas nouveaux, se multiplient ces dernières semaines. Une vraie menace pour la filière, déjà fragile.
Des poissons volés ont été à nouveau dans une ferme aquacole. Les faits se sont passés au Robert, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 février, au détriment de Xavier Suivant, aquaculteur et gérant de la ferme aquacole Aqua XS.
Entre 200 et 300 kilos de ses poissons ont ainsi été dérobés, dans ses bassins installés en pleine mer, dans la baie du Robert.
Et, malheureusement, l’aquaculteur martiniquais n’est pas le premier à faire les frais de ces pillages. Les vols sont en effet de plus en plus fréquents, allant jusqu’à menacer la filière aquacole, qui survit déjà tant bien que mal.
Pour Xavier Suivant, ces pertes constituent un frein au développement de son entreprise.
C'est un métier compliqué puisqu'il faut nourrir les poissons tous les jours du lundi au lundi. Si le poisson ne mange pas, il dépérit. Donc, il y a de la perte. C'est de la main d'oeuvre, de l'investissement. C'est pouvoir aussi racheter des alevins, de l'aliment puisque l'aliment nous coûte très cher et qui est malheureusement importé. Un conteneur d'aliment, c'est 30 000 euros qu'il faut payer directement. Donc oui, ce sont des freins au développement et c'est dur.
Il demande à la population martiniquaise de ne pas acheter de loups des Caraïbes qui ne sont pas issus de la filière aquacole car il s’agit de recel.
C'est déjà le premier soutien qu'on peut demander, c'est celui de la population parce qu'elle est actrice. Donc si comme on dit chez nous « Si pa ni soutirè, pa ni volè ». Je vous rappelle que l'achat de ces poissons, s'ils ne sont pas vendus par un aquaculteur ou un revendeur connu par la filière, c'est du recel. Donc, le consommateur prend des risques sanitaires et économiques et on a attend aussi des pouvoirs publics une sévérité à ce niveau-là aussi.
Un réseau de voleurs organisé ?
Émile Agot, président de la commission aquacole du comité des pêches, déplore le manque de soutien des autorités, auprès d’une filière déjà fragile.
Au vu de la quantité volée, ce n’est sûrement pas pour la consommation personnelle. Je pense qu'il y a un réseau et si on n'arrive pas à mettre fin à ça, ça va mettre en péril la profession. On a fait d'énormes efforts entre aquaculteurs, avec l'appui de la CTM, pour pouvoir remonter la filière. On était descendu très bas, 30 tonnes, 40 tonnes. Là, on va peut-être dépasser les 100 tonnes en 2025 mais ça vient tout remettre en cause. Parce que le fait que les fermes ont beaucoup de poissons dedans, ça incite les voleurs. Et là, c'est reparti de plus belle. Il faudrait que les autorités nous aident un peu plus de ce côté-là afin de sauver cette profession.
Selon lui, la filière est porteuse d’emplois. Aujourd’hui, huit aquaculteurs exercent en Martinique « mais il y a des emplois indirects », souligne Émile Agot.
Ce sont des familles qui vivent de ça. Il faut que les autorités nous aident à résoudre ce problème parce que ça va mettre la profession en péril.
Des plaintes ont été déposées par les professionnels mais les enquêtes peinent à aboutir.
À ECOUTER Le reportage de Morgane Garnier, avec les professionnels
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