Les agents de la ville du Lamentin pleurent Marcelline Martinon et Marving Bélizon

Le crash aérien de la Dominique a profondément marqué les agents de la ville du Lamentin. Deux des quatre victimes, Marcelline Martinon et Marving Bélizon, travaillaient tous deux au service technique de la municipalité.

Eric, agente de la ville, l'avoue, même en se rassemblant avec les collègues, l'émotion est difficile à maîtriser 

Ce n'est pas le plus facile. J'ai envie de dire, effectivement, il faut qu'on se regroupe, mais ce n'est pas le plus facile puisque beaucoup d'émotions remontent, puisque chacun gère ses émotions d'une certaine manière. À chaque fois qu'on entend un collègue parler, c'est sûr que c'est difficile

Depuis le début de la semaine, une cellule psychologique a été mise en place, pour tous les services de la commune. L’équipe municipale a même demandé le concours de l’ARS pour déployer la cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) :

Cet accompagnement, on est en train de se rendre compte que c'est une bonne chose pour nous parce qu'on a été vraiment très touchés puisqu'on a quand même deux agents extraordinaires. Et le fait de savoir qu'ils sont partis et qu'on ne les reverra plus, effectivement, il fallait pouvoir nous accompagner. On remercie la ville et puis les personnes qui sont venues aujourd'hui, qui se sont dépêchées aujourd'hui de la Guyane pour nous accompagner, des personnes du CUMP, par le biais du CCAS. C'est une très bonne chose. Je pense que ça va nous servir

La municipalité au chevet des agents

Omer Murté, 5ème adjoint en charge des ressources humaines, explique que la ville a voulu agir très vite dès l'annonce de la nouvelle :

C'était très, très, très, très, très important. Dès les premiers instants, il fallait réagir. Mais heureusement que nous avons travaillé par anticipation. Dès qu'on a eu confirmation, les choses se sont mises à place. Tout était déjà planifié

Au regard de la détresse des agents, la municipalité a demandé l'aide de l'Agence Régionale de Santé :

D'abord, on a réunis les collègues pour leur donner l'information, la confirmation, puisqu'on entendait des bruits de couloir, mais on n'avait aucune confirmation. Et à partir de là, la cellule d'écoute s'est mise en place. Nous sommes allés vers eux, nous les avons rencontrés, nous avons échangé avec eux. Et pendant ces échanges, on a pu mesurer la douleur de ces agents. Là, nous nous sommes dit: Non, ça ne suffit pas une cellule d'écoute de prise en charge psychologique. Nous avons appelé l'ARS pour nous donner du monde de pour nous aider à permettre notre personnel de rebondir

Alex Brighton, 1er adjoint de la ville du Lamentin, décrit l'impact de l’annonce de cette triste nouvelle sur les agents

On a vu resurgir cette douleur du passé (le personnel lamentinois avait également été touché par le crash d'août 2005, ndlr). J'ai vu des hommes pleurer. Il y avait de l'émotion partout. Il fallait prendre en charge, justement, cette douleur. Oui, c'est pourquoi nous avons mis en place cette cellule d'écoute active, c'est-à-dire où on les fait parler pour sortir, pour extérioriser cette douleur interne

Le dispositif d'aide psychologique restera actif tant que nécessaire assure la municipalité. 

Pour rappel, le crash de cet avion dimanche à la Dominique a fait quatre victimes au total : le pilote Jean-Benoît Agathe, 22 ans, commandant de bord, assisté du co-pilote Marving Belizon, 40 ans, ainsi que leurs deux passagers, Kylian Besube, 22 ans et Marcelline Martinon, 24 ans, tous natifs et résidents de la Martinique.