Le difficile contrôle des armes à feu qui circulent en Martinique

Par 21/12/2021 - 09:15

Etroitement liée au trafic de stupéfiants, la circulation des armes lourdes inquiète en Martinique. Une mesure supplémentaire de contrôle des armes est entrée en vigueur mais pour les policiers le manque d'effectif demeure un handicap important.

    Le difficile contrôle des armes à feu qui circulent en Martinique

Le contrôle des armes à feu dites de guerre se renforce en France. La mesure avait été annoncée en juillet dernier après la mort de trois gendarmes tués par un forcené lourdement armé à Saint-Just en décembre 2020.

Le décret a été publié au mois de novembre dernier. Les détenteurs d'armes automatiques transformées en armes semi-automatiques (c'est-à-dire ne tirant qu'une seule munition à la fois mais avec rechargement automatique), devront s’en dessaisir ou les faire neutraliser avant le 1er novembre 2022.

Par ailleurs, un nouveau système d'information sur les armes sera déployé en février 2022. Il permettra de savoir à tout moment où est une arme à feu enregistrée et de réaliser des contrôles périodiques des détenteurs.

Si ces mesures paraissent aller dans le bon sens, pour les policiers martiniquais, la nature de la problématique des armes est différente sur notre territoire. "Les stupéfiants passaient aux abords des Antilles. Sauf que maintenant, ces stupéfiants arrivent en Guadeloupe et en Martinique. Ils sont stockés et re-dispatchés vers l'Europe. Forcément, des armes accompagnent la drogue qui a une valeur commerciale", analyse Thierry Beaucelin, secrétaire départemental Alliance-Police Nationale CFE-CGC.

Pour preuve, lors de la saisie de 1,4 tonne de cocaïne au début du mois de décembre, les enquêteurs ont aussi mis la main sur 9 armes de poing.

Lors des évènements de la fin du mois de novembre, la problématique de la circulation massive des armes automatiques a éclaté au visage de la Martinique. À plusieurs reprises, les policiers et les gendarmes ont essuyé des tirs directs de la part de bandes armées difficilement contrôlables.

Pour les syndicats de police, au-delà des nouvelles mesures, c’est surtout le manque d’effectifs qui doit être comblé pour faire face à la progression de la délinquance. "Nous avons une grosse difficulté, que soit la police, la douane ou la gendarmerie. Ce sont des problèmes d'effectif. Nous sommes une île. Les frontières ne sont pas forcément contrôlées parce qu'il manque des moyens à la douane et à la police aux frontières", déplore Thierry Beaucelin.

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