Harcèlement moral à l'UFM : une deuxième personne accuse la même cheffe de service
Une affaire de harcèlement moral émaille actuellement l'association de l'Union des Femmes de Martinique. Suite à la diffusion du témoignage d'une ancienne salariée de l’UFM qui a saisi le tribunal des prud'hommes, une deuxième personne a tenu à témoigner également sur les ondes de RCI.
Des humiliations
RCI vous révélait hier cette accusation de harcèlement au sein de l’Union des Femmes de Martinique. Une ancienne assistante de direction a saisi les prud'hommes suite aux agissements de sa chef de service qui lui a mené la vie dure en 2019. Le procès est ainsi prévu le 20 octobre prochain.
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Mais suite à la diffusion de son témoignage sur notre antenne, une autre salariée a contacté RCI. Caroline, dont le prénom a été changé pour conserver son anonymat, affirme avoir vécu les mêmes humiliations, avec la même cheffe de service. Cette femme, qui avoue ne pas avoir eu le courage de porter plainte, a préféré tourner la page avec une certaine amertume.
Mais en entendant le récit des événements relatés par l'ancienne assistante de direction, ceux-ci ont fait écho à son propre vécu dans la structure.
Ce sont beaucoup de souvenirs qui remontent en une fraction de seconde. C'était dur sur le moment. J'ai ressenti ce sentiment d'injustice et je me suis dit qu'il est temps. Quelqu'un a osé prendre son courage à deux mains pour parler. Derrière, il faut qu'on continue à parler
Car Caroline se souvient avoir subi les mêmes traitements à l'union des femmes de Martinique, alors qu'elle y travaillait il y a une dizaine d'années.
J'ai travaillé à l'UFM, j'ai connu les mêmes difficultés. Je ne sais pas à quel degrés cette personne l'a vécu. Mais en tout cas, j'ai connu des difficultés, du harcèlement, de la méchanceté, j'ai connu le fait d'être épiée dans mon travail, d'être rabaissée, critiquée, avec aucune valorisation et toujours un direction qui, au lieu de prendre en main, minimise la situation jusqu'à pousser l'employé à sa sortie
Et de détailler des situations infligées par sa supérieure, la même cheffe de service que celle incriminée aujourd'hui.
C'était des critiques, du harcèlement. Une supérieure hiérarchique directe qui, au lieu de vous aider, vous critique, vous rabaisse face à la direction. Vous vous retrouvez dans une réunion avec toute une direction qui n'arrête pas de vous critiquer pour le poste que vous occupez sans jamais vous avoir pris par la main. On veut tellement vous pousser vers la sortie que vous arrivez un jour et constatez que tous les codes d'ordinateur ont été changés et que vous ne pouvez rien faire, à part rester devant. Si ce n'est pas de la méchanceté, je ne sais pas ce que c'est
"Il y en a d'autres"
Caroline, qui a souhaité garder l’anonymat et modifier sa voix lors de son témoignage, a tout fait pour oublier sa malheureuse expérience jusqu'ici. Elle a tenu à effacer tout lien avec l'association, jusqu'à ne pas la mentionner dans son curriculum vitae.
Je suis tellement dégoûtée que j'ai honte de dire que j'ai travaillé à l'UFM. Les gens de mon entourage ne savent pas que j'ai travaillé là parce qu'en sortant de là, je n'ai plus jamais voulu en reparler
Et si elle n'a pas eu la force de saisir la justice, elle espère que son témoignage encourage d'autres femmes à parler.
Je pense que la personne qui saisit la justice aujourd'hui est plus forte que moi. Je pense qu'elle est plus forte que beaucoup. Aujourd'hui, je parle en mon nom, mais ce serait magnifique si toutes celles qui pensent comme elle et moi parlaient. Car il n'y a pas qu'elle, il n'y a pas que moi, il y en a d'autres. Elles parleront peut être à la suite de cela, ou peut être jamais
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