"C'était une petite dame très sympathique" : le choc à Voix de Ville après le décès suspect d'une octogénaire

Que s'est-il passé dans cet appartement de l'immeuble Barcarolle B de la cité Voix de Ville à Fort-de-France ? Depuis jeudi soir, les enquêteurs de la police nationale interrogent deux frères âgés d'environ une cinquantaine d'années sur le décès de leur mère âgée, elle, de 82 ans.

L'octogénaire a été retrouvée hier en état de décomposition dans l'appartement qu'elle occupait depuis plusieurs années avec ses deux fils. C'est son absence mais aussi l'odeur nauséabonde qui émanait de l'appartement qui ont conduit le voisinage à alerter la police.

"Des gestes assez bizarres"

Ce vendredi matin, la cité baignait dans le silence. Une voisine, qui habite à un étage différent, a accepté de se confier à notre rédaction :

C'était une petite dame très sympathique, toujours souriante, à dire bonjour et tout. Contrairement à ses fils, il y en avait un qui était souvent exposé sur son petit balcon, qui était toujours en train de faire des gestes, des gestes assez bizarres et tout. J'ai déjà eu le temps aussi d'attraper quelques problèmes avec lui. J'ai signalé des problèmes, c'est-à-dire qu'il a eu le temps de montrer son sexe à mes neveux et nièces. Il a eu le temps de faire... Faites différents gestes. Je ne peux pas dire vraiment quels gestes exactement parce qu'il en fait beaucoup, même au niveau de mes enfants, j'ai deux enfants

Lire aussi : Découverte du corps d'une femme à Voix de Ville : deux frères en garde à vue au commissariat de Fort-de-France

Des faits que cette mère de famille avait signalé, en vain :

Quand j'ai signalé ça, le concierge (*) m'a juste dit que ce sont des gens qui ont des petits problèmes mentaux et tout. Donc j'ai essayé de faire un signalement plus rapproché, mais ça n'a pas abouti. Et aujourd'hui, je me dis que si on avait fait quelque chose, peut-être qu'aujourd'hui, ils auraient été placés autre part et que la petite dame, elle serait là toujours. Tous les jours, tous les matins, je la voyais. Effectivement, ça faisait quelques jours que je ne la voyais plus, mais je n'ai pas spécialement porté attention à ça

"Elle était en grande précarité"

Une travailleuse sociale qui connaissait bien l'octogénaire décrit un foyer en grande difficulté financière mais également deux fils au profil psychiatrique marqué :

Elle venait à l'association, on la connaît. Elle a deux enfants qui ont des problèmes psy, qui sont malades. Elle venait, elle était en grande précarité. Elle venait pour distribution alimentaire. Ça faisait un petit moment qu'on l'avait pas vue. Mais ils viennent deux fois par mois, les gens, quand ils viennent au relais. Donc, on s'est pas plus inquiété que ça. Et ce matin, on a appris la triste nouvelle qu'elle était décédée et qu'elle avait été retrouvée. Les informations qu'on a eues, je parle au conditionnel, ce serait les enfants qui ont des problèmes psy, qui s'en seraient pris à leur maman. Ça nous touche un peu parce que c'était une petite dame toute gentille

(*) Dans un communiqué, la SMHLM tient à préciser que ses concierges « n'ont pas de pouvoir de police. Il appartient à tout un chacun, en tant que citoyen, comme le prévoit la loi, de faire appel aux forces de l’ordre pour signaler toute forme de crime ou de délit dont il est témoin »