L’acheminement exceptionnel des éoliennes entre Fort-de-France et Macouba débute ce mercredi

Par 11/12/2024 - 07:04 • Mis à jour le 11/12/2024 - 11:58

L’acheminement de six éoliennes de Fort-de-France à Macouba débute ce mercredi 11 décembre. Ce projet ambitieux, et controversé, porté par la société DMSL, demande une logistique particulière. Les détails.

    L’acheminement exceptionnel des éoliennes entre Fort-de-France et Macouba débute ce mercredi

Le transport des six éoliennes de 4 MW de Fort-de-France vers Macouba est un défi logistique sans précédent en Martinique.

Autorisé le 25 novembre 2024 par la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), ce convoi exceptionnel a mobilisé des mois de préparation.

Pendant trois mois, 54 composants essentiels, notamment les sections de mâts, les nacelles et les moyeux, seront acheminés par la route entre 21h et 4h du matin.

Une logistique impressionnante

L’organisation de ces trajets nocturnes vise à limiter les perturbations pour les populations. Des zones de dépassement ont été identifiées pour assurer la fluidité et la sécurité du trafic routier.

Mario Moreau, consultant pour DMSL :

Les éoliennes se composent, comme on dit, de colis à fort tonnage, parce que ce sont des poids qui varient entre 35 tonnes à près de 68 tonnes. On a par éolienne six colis. Dès lors que vous avez ces poids-là, vous êtes dans l'exception de devoir faire les choses en toute sécurité. Il faut être équipé. En termes d'ensemble routier, c'est sûr, il faut des camions pour porter cette charge, mais c'est surtout pour protéger la route, pour aller dans un sens où c'est compact, donc vous avez un camion de 92 pneus. C'est pour que cette charge n'ait pas d'impact sur la route. Il faut augmenter les essieux. Il fallait augmenter les essieux pour que non seulement ça puisse circuler partout, mais aussi que ça puisse passer sur tous les ouvrages de la Martinique sans les endommager.

Après cette phase terrestre, l’opération se poursuivra par voie maritime. Les pales, mesurant 66 mètres, seront transportées sur l’eau depuis l’hydrobase de Fort-de-France jusqu’à Fond-Potiche à Macouba.

Une grue de grande capacité permettra leur installation sur les sites de Potiche et Chéneaux.

Vers l’autonomie énergétique

Ce projet s’inscrit dans la Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) de 2016-2023, renouvelée pour 2024-2033.

Les parcs GRESS 2 & 3 permettront à la Martinique d’augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, qui passera de 26 % à plus de 31 % dès leur mise en service au second semestre 2025.

Chaque année, ces parcs produiront 100 GWh, l’équivalent de la consommation de 28 000 foyers. En réduisant les émissions de CO2 de 80 000 tonnes par an, ce projet représente une avancée pour la transition écologique de l’île.

David Moutoussamy, président de DMSL, a souligné l’impact social de cette opération :

Ce projet est une belle avancée pour l’île en matière de transition énergétique, mais c’est aussi une magnifique opportunité pour le savoir-faire martiniquais. Plus de 20 jeunes du Nord Atlantique ont été embauchés pour prêter main-forte à nos équipes.

À noter que les transports seront suspendus pendant la période des fêtes de fin d’année, soit du 21 décembre au 5 janvier inclus.

 

 


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