La première filière de recyclage de plâtre de la Caraïbe est en Martinique

Hier (mercredi 5 juin) Martinique Recyclage a officiellement inauguré une unité de traitement des déchets du plâtre à Cocotte Ducos

Le sujet est incontournable aujourd’hui pour l’ensemble des acteurs de la construction. Ce projet est le fruit d’un partenariat avec l’ADEME et la CTM pour permettre aux déchets de connaitre une nouvelle vie.

L’ensemble des artisans et entreprises de construction et déconstruction, enseignes de matériaux du bâtiment a été sensibilisé à cette nouvelle solution de recyclage.

Il s'agit de susciter ce geste de tri, pour que leurs chutes de plâtres ne finissent pas au bord des routes ou dans la nature comme cela arrive encore souvent.

Le site pourra traiter jusqu’à 900 tonnes de déchets réutilisables par an selon les estimations des responsables de la filière. C'est ce qu'explique Martin Brichant, le directeur de Martinique Recyclage :

On a pu faire des études pour estimer le gisement captable en Martinique. C'est ce qui nous a permis, avec nos partenaires, la CTM et l'ADEM, qui ont cofinancé le projet, de pouvoir investir dans une ligne de broyage de plâtre qui est installé depuis à peu près un an, mais qui vraiment prend son envol depuis le 1ᵉʳ avril. Pour les déchets du BTP, il y a mise en place d'éco-organismes. Du coup, ce sont les metteurs sur le marché, donc les distributeurs, qui payent une éco-contribution à cet éco-organisme qui, lui, en tout cas, structure la filière et devient finalement celui qui nous paye. Il faut bien le souligner, que ce soit pour un particulier, pour une entreprise de BTP, pour un artisan, c'est gratuit. S'ils sont triés, évidemment, il ne faut pas que ça soit mélangé à d'autres déchets du BTP

Première unité du genre dans la Caraïbe

Cette première unité de traitement plâtre de la Caraïbe donnera une seconde vie à ces déchets en les transformant en papier cartonné ou en ciment. Lilian Fanget, directeur général du groupe SEEN, précise les contours de cette transformation :

On les broie, on sépare tous les produits, l'acier, le papier qu'il y a dedans et on en fait du gypse. Ce gypse est utilisé pour la fabrication du ciment par Lafarge. on recycle localement, ce déchet qui, au départ, allait en décharge alors qu'il ne devait pas y aller parce qu'il produit des gaz quand il est en contact avec l'eau. Donc cette ligne recycle tout le plâtre de la Martinique. Aujourd'hui, il y a une filière, une filière REP qui est Vallobat, qui maintenant est partenaire avec nous et permet au producteur d'amener son plâtre gratuitement ici. Dans le démarrage, on a commencé sans l'éco-organisme. On a traité en six mois 140 tonnes de plâtre. On est loin des 1 000 tonnes. Mais là, depuis l'arrivée de l'éco-organisme qui permet aux personnes de recycler gratuitement, on a déjà traité 140 tonnes. On va finir à l'année, c'est à 300 tonnes, la première année. Nous, on espère qu'on va monter très vite à 600 tonnes, 700 tonnes

Le papier cartonné est pour l'instant incinéré mais Martinique Recyclage de produire un papier exploitable à partir de ces déchets.

Une filière en structuration

Particuliers, artisans ou professionnel du BPT doivent d’abord s’inscrire sur la plateforme Valobat, éco-organisme en charge de structurer la filière en Martinique

Jérôme Dassini, directeur des affaires publiques de VOLABAT, détaille le mode de fonctionnement :

Il s'agit de mettre en œuvre le principe pollueur-payeur. Sur chaque produit qui est vendu, plaques de plâtre, bois, tout ce qui est présent dans le bâtiment, un pourcentage du prix est prélevé. Cet argent sert à financer la reprise sans frais des déchets triés du bâtiment

La filière martiniquaise pourrait aussi capter les déchets de chantier de la Guadeloupe et à terme structurer une filière caribéenne.