Une conférence pour changer le regard des élèves sur l'intelligence artificielle

Alors que l’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans les pratiques quotidiennes des élèves — des devoirs maison aux recherches sur internet —, l’Éducation nationale s’empare de la question. Le lycée Schoelcher a réuni ses élèves, ainsi que ceux de la "tête de cordée" du lycée Frantz Fanon, pour une matinée de réflexion et d’ateliers autour de cette thématique brûlante. Joëlle Cecina-Kichenassamy, enseignante espère donner aux élèves une perspective plus complète sur cet outil.

Face à cette masse d'informations, on a l'impression que le savoir est à portée de tous, il y a du bon dans tout ça, mais je crois qu'il faut aussi une pédagogie face à l'IA. Il faut une posture, et ça s’apprend.

Loin de diaboliser la technologie, cette journée vise plutôt à ancrer son usage dans une démarche éducative solide. Savoir interroger l’IA, croiser les sources, revenir aux fondamentaux, en clair, adapter la démarche du livre au monde numérique.

Pratique et théorie

La matinée s’est articulée en trois temps. D’abord, des ateliers menés par deux enseignants de physique ont plongé les lycéens dans la résolution de problèmes scientifiques en mobilisant des outils d’intelligence artificielle. Une stratégie afin d’interagir avec ces technologies, et en tirer des pistes pour un apprentissage plus adapté comme l'explique Manuéla Silbande

On parle souvent des élèves qui trichent, mais est-ce qu'on se demande vraiment s'ils ne sont pas simplement en train d'essayer de s’emparer de l’IA ? Il faut leur apprendre à s’en emparer de manière éthique, avec un esprit critique. Il faut qu'ils s'interrogent, croisent, reformulent.

Enfin, cette réflexion a été approfondie par les travaux de Valérie Psychée, chercheure à l’université TELUQ de Montréal, et Josiane Commanda, enseignante-chercheuse à l’INSPÉ de Martinique, fortes de leur expertise sur les enjeux éducatifs, éthiques et citoyens liés à l’intelligence artificielle.

Les élèves ont été très sensibles aux thématiques abordées, car elles ont jeté une lumière différente sur un outil "qu'ils utilisent tous les jours".