Semaine académique du créole : les élèves ont découvert la mangrove de Morne Cabri

Par 26/03/2025 - 08:54

Depuis lundi et jusqu’au vendredi 28 mars, la Semaine académique du créole met à l’honneur la langue et la culture créoles à travers plusieurs initiatives éducatives. Parmi elles, une sortie en pleine nature pour les élèves de l’école de Godissard, qui allie immersion linguistique et sensibilisation écologique.

    Semaine académique du créole : les élèves ont découvert la mangrove de Morne Cabri
Les élèves de CE1 et CE2 de l’école de Godissard

Les élèves de CE1 et CE2 de l’école de Godissard ont exploré, hier (25 mars), la mangrove de Morne Cabri, au Lamentin. Une sortie en pleine nature, intégrée au programme « Hors la classe », qui vise à sensibiliser les jeunes à la protection de leur environnement tout en pratiquant le créole. 

Le thème de cette année, « Konprann jòdi pou pwotéjé dèmen » (Comprendre aujourd’hui pour protéger demain), illustre parfaitement cet équilibre entre apprentissage linguistique et conscience écologique.

L’enseignement du créole en primaire repose sur quatre modalités :

  • Éveil à la diversité linguistique,
  • Exploitation de projets culturels,
  • Enseignement de la langue vivante créole,
  • Enseignement paritaire (français-créole).

149 écoles concernées 

Depuis 2022, le nombre de classes concernées a été multiplié par quatre, preuve d’un intérêt grandissant pour la transmission de la langue. Pierre-Hugues Éringé, l’un des 500 enseignants habilités à enseigner le créole dans l’académie, insiste sur l’importance de sa transmission aux jeunes générations.

Malheureusement, le créole est moins maîtrisé aujourd’hui car il a été dévalorisé par l’histoire. Dans de nombreuses familles, on ne communique plus assez en créole. Pour éviter sa disparition, il est essentiel qu’il soit présent à l’école, afin que les enfants puissent l’apprendre, le maîtriser et surtout lui redonner la place qui lui revient.

Un constat que partagent de nombreux parents, à l’image de Betty, mère accompagnatrice lors de la sortie scolaire.

Je n’ai pas baigné dans le créole en étant jeune. À mon époque, mes parents et grands-parents m’interdisaient de le parler. Aujourd’hui, voir ma fille apprendre le créole à l’école me fait plaisir, car elle peut enfin s’approprier sa langue maternelle et mieux s’intégrer à la Martinique.

À travers cette semaine académique, l’académie de Martinique entend poursuivre ses efforts pour que le créole retrouve toute sa légitimité dans l’éducation et la vie quotidienne des jeunes Martiniquais.


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