Protocole sanitaire renforcé dans les milieux scolaires : le bilan des syndicats
Deux semaines après la reprise de l'école en protocole renforcé, les différents syndicats enseignants de la Martinique font le bilan. Entre les difficultés pour appliquer le protocole sanitaire dans le premier degré, et le dédoublement des classes compliqué à mettre en place, il n'est pas toujours évident de respecter les règles.
Depuis la fin des vacances de la Toussaint, les élèves ont retrouvé les bancs de l'école avec un protocole sanitaire renforcé. D'après les recommandations du gouvernement, le masque est désormais obligatoire pour tous les élèves dès le CP, ainsi que pour les adultes, le lavage des mains doit être le plus fréquent possible et les établissements doivent limiter le brassage des élèves dans les écoles, avec par exemple l'organisation des cours pour 50% en distanciel et 50% en présentiel.
Après deux semaines de rodage, les enseignants tirent un premier bilan de ce nouveau protocole, et il est mitigé.
Des difficultés dans le premier degré
C'est la grande mesure annoncée fin octobre par le gouvernement : désormais le masque est obligatoire à l'école dès six ans. Un dispositif qui n'est pas toujours facile à faire respecter, comme le constate Marie-Michelle Toussaint, secrétaire générale du syndicat des enseignants section Martinique . « Il y a une opposition de certains parents qui demandent à ce que leur enfant puisse être scolarisé sans masque, donc demandent au directeur de déroger au protocole. Certains menacent même de déposer plainte au motif que ce protocole renforcé serait illégal d'une part et d'autre part qu'il provoquerait chez leur enfant des troubles au plan sanitaire et au plan de l'apprentissage. Et un enfant qui vient sans masque, il y a des difficultés à l'isoler dans une classe, compte tenu de la surface des établissements. »
Par ailleurs, et en raison des nombreuses coupures d'eau qui touchent bon nombre d'écoles en Martinique, le lavage des mains et le nettoyage des classes n'a pas été évident ces dernières semaines.
La problématique du brassage dans les établissements
« On peut dire que dans les lycées il y a moins de brassage puisque les classes sont divisées en deux, mais malheureusement, l'amélioration n'est que dans les lycées. Dans les collèges, c'est toujours la même situation, il n'y a rien de plus, rien n'a changé, les problèmes sont toujours les mêmes puisque le nombre d’élèves n'a pas changé», dénonce Valérie Vertale-Loriot du Snes Martinique.
Quant aux travaux pratiques, "il est compliqué de les maintenir tout en respectant les distanciations sociales", ajoute Marie-Michelle Toussaint . "Les professeurs doivent changer de salles, et certaines salles ne sont pas adaptées, donc le brassage à quand même lieu dans le cadre de travaux pratiques."
Et cette difficulté est également constatée du côté des lycées professionnels, où l'atelier ne peut se faire qu'en présentiel, comme l'explique Jocelyn Présent de la FNEC FP FO Martinique. « Dans l'intérêt des élèves, on a tendance à maintenir un fonctionnement normal au niveau de l'atelier, et ça se comprend car il est difficile de faire un enseignement à distance au niveau pratique pour les élèves de lycées professionnels, par contre dans l'enseignement général, au niveau du lycée professionnel, nous avons observé que certains proposent un dédoublement des classes, mais cela n'est pas valable pour tous les établissements. Et là nous lançons un appel pour qu'il y ait une harmonisation, une application efficace du principe proposé par le ministère. » , affirme le représentant syndical.
Des inégalités pour les cours en distanciel.
Dans le second degré, collège et lycée, Marie-Michelle Toussaint note plusieurs points noirs et notamment le manque de matériel informatique. « Il est insuffisant » note-t-elle. Une problématique dénoncée également dans de très nombreux établissements de l'île.
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