Le corps enseignant continue de se mobiliser

Par 11/09/2022 - 12:53 • Mis à jour le 11/09/2022 - 12:56

Hier matin, samedi 10 septembre, il s'est réuni à la maison des syndicats, à Fort-de-France, pour contester l’affectation des néo-titulaires vers l’Hexagone.

    Le corps enseignant continue de se mobiliser
©Yvonne Guilon

Comme chaque année, l'affectation prévue dans le cadre du concours donne lieu à une bataille avec l’administration de l’éducation nationale. Quel que soit leur statut, stagiaires, titulaires ou néo titulaires, les professeurs qui se sont rassemblés hier souhaitent "garder les forces vives martiniquaises au pays", ainsi que le retour de ceux qui travaillent depuis plusieurs années en France hexagonale.

Mélanie Suliot est lauréate d’un concours et est prête à enseigner. Elle dévoile ce qui l'a poussée à se mobiliser.

Les autres collègues qui sont titulaires en Martinique ont tout intérêt à rejoindre le mouvement pour que les enseignants d'ici soient affectés en Martinique. Parce que c'est une politique de précarisation de l'enseignement qui est en train de se mettre en place. Nos affectations en France sont en lien avec le manque de postes, les suppressions de postes qu'il y a en Martinique, et on voit aussi que nos collègues titulaires ont des conditions de travail qui se dégradent à cause de ces suppressions de postes. Ils sont parfois sur deux établissements en même temps et se retrouvent avec des classes surchargées.

Parmi les personnes rassemblées hier, samedi 10 septembre, à Fort-de-France, Rinaldo Ruter. Il a réussi le concours et doit réaliser une année de stage. Il se félicite que la cause de sa profession soit entendue des politiques, "qui portent leurs dossiers auprès du ministre de l'Éducation nationale", mais aussi de la population qui "manifeste régulièrement son soutien".

Il y a un manque d'enseignants et il manque aussi du personnel pour remplacer les professeurs malades. Donc on demande à rester dans l'académie pour occuper les postes vacants. On forme en effet de plus en plus de contractuels en Martinique, qui sont voués à aller en France. Il y a une fuite de la matière grise, et ça explique également en partie la baisse démographique qu'on observe. Jusqu'à présent, il était facile de réaliser son année de stage en Martinique. Or, on voit bien cette année qu'il y a une volonté d'envoyer les stagiaires en France. On coupe l'arbre dès la racine alors qu'il y a des besoins ici.

Une nouvelle manifestation est prévue jeudi prochain, 15 septembre, au rectorat.


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