La suppression de 70 postes d’enseignants à la rentrée inquiète en Martinique
À une semaine de la reprise des classes, l’annonce de 70 suppressions de postes dans l’académie de Martinique suscite de vives inquiétudes. Les associations, les parents d’élèves et les syndicats se mobilisent contre ces mesures qu’ils estiment menacer l’avenir des jeunes.
L’association “Ansanm pou défann lékol Matinik” a réuni lors d’un grand meeting, ce vendredi 22 août, un large public à Rivière-Pilote pour dénoncer ces suppressions et appeler à une résistance collective.
Parents, associations et élus, dont le député du Sud Jean-Philippe Nilor, ont répondu présents.
Unir les voix
Pour Jacqueline Petitot, membre active de l’association, la réduction des moyens éducatifs ne fait qu’aggraver une situation déjà fragile :
Le climat d'insécurité est provoqué beaucoup par des jeunes. Ce sont des jeunes qui n'ont pas d'avenir, qui sont en décrochage scolaire et qui sont la proie de tous les grands trafiquants d'armes, de drogue et compagnie. Nous considérons que l'école est un lieu fondamental pour pouvoir former nos jeunes et leur permettre justement d'échapper à cet enfer. Nous estimons que nous avons un devoir d'offrir à nos jeunes, l'école de qualité qu'ils méritent et d'éviter au maximum les échecs scolaires et le décrocher scolaire, parce que ça aboutit aux tragédies auxquelles on assiste de plus en plus.
Les organisations syndicales dénoncent elles aussi ces suppressions de postes et promettent de maintenir la pression sur le ministère. Valérie Vertale-Loriot, co-secrétaire académique du SNES et secrétaire adjointe de la FSU Martinique, a insisté sur la détermination des enseignants :
Nous ne cesserons de lutter et nous ne cesserons de lutter pour améliorer les conditions de services de nos collègues et les conditions d'apprentissage de nos élèves. Donc, il n'est pas question pour nous de nous taire. Aujourd'hui, nous continuons à nous battre sur les suppressions de postes.
Elle rappelle également que la question dépasse le seul enjeu des effectifs :
Je rappelle que le SNES a été reçu par le ministère en juin dernier, que nous avons bien évidemment fait avancer un certain nombre de dossiers. Il s'agit bien évidemment des suppressions de postes, mais aussi des conditions climatiques que nous subissons avec des protocoles chaleur qu'il y a en France et qu'il n'y a pas chez nous. Par exemple, ce n'est qu'un détail, mais aussi un certain nombre de questions autour des agrégés ou encore des salaires.
Avec 70 postes supprimés dans le premier et le second degré et un climat social déjà fragilisé par les restrictions budgétaires de l’État, la rentrée 2025-2026 s’annonce tendue en Martinique.
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