Un paysage économique 2020 mouvementé en Martinique
L'année 2020 a été mouvementée pour le secteur économique de l'île. Entre implantation de nouveaux groupes, fermetures d'établissements et reprises in extremis, les rebondissements ne manquent pas. Retour sur les évènements économiques marquants de cette année.
Évolutions dans la grande distribution
L'un des événements qui a fait sensation cette année est d'abord ce changement majeur dans le paysage de la grande distribution : l'installation du groupe Leclerc en Martinique.
Après une première tentative avortée en 2010, Michel-Edouard Leclerc implante finalement sa marque dans les Antilles avec les hypermarchés du groupe Parfait. Les magasins Leclerc voient le jour en octobre 2020 sur l'île : d'abord à Place d'Armes, puis au centre commercial du Rond-Point et à la Galleria. Le leader du secteur dans l'hexagone et le groupe Parfait entendent ainsi baisser les prix de la grande distribution dans la région.
Toujours avec le groupe Parfait, un autre dossier reste en suspend : celui du Géant de la Batelière.
Début 2020, le groupe Ho Hio Hen, en pleines difficultés financières dans sa branche distribution, décide de vendre son hypermarché de Schoelcher. Les salaires ne sont plus versés aux employés, et début février, une grève débute.
Plusieurs groupes se positionnent alors pour reprendre le magasin de la Batelière. Parmi eux se trouvent deux autres membres de la famille Ho Hio Hen et le groupe Parfait, qui obtient finalement la préférence du tribunal de commerce fin avril. Mais depuis, l'hypermarché n'a toujours pas rouvert ses portes car une nouvelle investigation est ouverte par l'Autorité de la concurrence. L'ouverture d'une nouvelle enseigne Leclerc, à deux pas du magasin du Rond-Point, déjà propriété du groupe, pourrait poser question.
Enfin, l'enseigne Ecomax a été reprise par deux groupes : la Somadi et la société guyanaises Saint Cair. En Martinique, 78 emplois ont pu être sauvegardés sur les 126 salariés, et certains magasins sont désormais passés sous le pavillon de l'enseigne U Express.
La fin de plusieurs commerces
Il y a des enseignes que l'on pensait pourtant inébranlables, mais le centre-ville de Fort-de-France perd en cette fin d'année son plus vieux magasin de chaussures. Ce sont donc 121 ans d'histoire qui disparaissent au 7 rue Antoine Siger et ce slogan "Siniamin : de longs et de bons chemins".
A Schoelcher, une autre adresse incontournable des noctambules a également mis la clé sous la paillote : le Lilli's Bar, installé sur la plage de l'hôtel La Batelière. Le bar-restaurant a pourtant lutté pour sa survie en 2020. Mais après deux confinements, un redressement judiciaire, et la bataille autour de l'autorisation d'occupation temporaire de la plage, l'établissement a fermé ses portes en novembre avec la promesse de rouvrir ailleurs et sous une autre forme.
Des retournements de situations inattendus
En janvier 2020, les 235 salariés de France-Antilles se retrouvent au chômage après la liquidation judiciaire du groupe, sans poursuite d'activité. Le 1er février, le journal publie une édition spéciale pour sa dernière parution.
Mais le 18 février, une nouvelle offre est posée sur la table. Celle de Xavier Niel, fondateur de Free et propriétaire de plusieurs médias, dont Le Monde. Le 10 mars, le tribunal se dit en faveur de cette reprise et 34 des 83 salariés du pôle Martinique sont sauvés. Le 17 juin, les kiosques retrouvent la version papier du quotidien régional. Depuis, le nouveau journal de Xavier Niel fonctionne à plein régime.
Niel, dont le groupe Illiad a aussi fait la une cette année avec son opérateur téléphonique Free. Associé à Digicel, Free devait se déployer en 2020 dans les Antilles, mais l'opération tarde et agace l'ARCEP. Le gendarme de la télé-communication met en demeure Free, obligeant l'opérateur à déployer son réseau avant le 31 décembre 2020 afin de conserver les fréquences qui lui ont été attribuées.
Enfin, autre sauvetage et pas des moindres : celui de Corsair, déjà en difficulté avant l'épidémie. La compagnie aérienne n'a pas tenu face à la crise sanitaire et annonce fin novembre un plan de reprise. Il prévoit une contribution financière globale de près de 300 millions d'euros avec la création d'un consortium d'une quinzaine d'investisseurs antillais qui deviendra actionnaire à 100%.
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