Martinique : les contrôles de douanes augmentent au Port, la facture des importateurs aussi
C’est une conséquence indirecte de l’augmentation des contrôles douaniers au Grand Port Maritime de Martinique. Elle engendre des surcoûts de manutention, que les transitaires vont répercuter sur les importateurs et, en bout de chaîne, les consommateurs pourraient également le ressentir.
Un début de mécontentement commence à agiter les importateurs, petits ou grands, sur le terminal portuaire de la Pointe des Grives, à Fort-de-France. Il y a une dizaine de jours, certains d’entre eux ont été avertis par leur transitaire que le coût de leur facture allait désormais augmenter.
En cause : la multiplication des contrôles de douanes depuis plusieurs semaines, et notamment le week-end, compte tenu du contexte social et sécuritaire dans l’île.
Conséquence indirecte de l’augmentation des contrôles, le coût de la manutention est également revu à la hausse.
Et, jusqu’ici, si ces frais supplémentaires étaient pris en charge par les transitaires, ces derniers ont désormais décidé de faire absorber ces surcoûts par ceux qui importent leur marchandise.
Une situation paradoxale dans un contexte de lutte contre la vie chère depuis des mois.
Des surcoûts induits
Sollicité sur cette problématique, Jean-Claude Florentiny, secrétaire général de l’Union maritime des portuaires, reconnaît un point de vigilance, tout en se félicitant des contrôles douaniers, reconnaît un point de vigilance.
La douane a intensifié les contrôles et les vérifications au niveau du port. On ne remet pas en cause cette mission de la douane, bien au contraire. Nous étions les premiers, d'ailleurs, au niveau de l'Union maritime et portuaire, à solliciter des contrôles. Mais il se trouve que ces contrôles sont supportés par la marchandise. Il y a des frais qui sont induits, à savoir la manutention. Il y a des doubles manutentions à l'intérieur du port, à la charge de la marchandise. Ça veut dire qu’une manipulation faite à l'intérieur du port, et notamment le week-end, a donc à des tarifs élevés. Ce qui fait que l'importateur doit supporter ces frais. D'où justement cette grogne qui commence à se pointer.
La facture du consommateur impactée ?
Jean-Claude Florentiny et l'UMEP appellent, à l'instar de la Guadeloupe, à ce que les contrôles soient réalisés en semaine où les coûts de manutention sont moins importants, et non plus le week-end, comme actuellement au Grand Port Maritime de Martinique.
Selon lui, la question des surcoûts ne se pose pas dans l'île soeur.
On aurait souhaité qu'il y ait une harmonisation en termes de process entre la Guadeloupe et la Martinique. Après, il y a aussi une méthode de calcul à mettre en place. Est-ce que c'est forfaitisé ? Est-ce que c'est mutualisé ? Au container ? C'est aux agents maritimes de trouver la bonne clé de répartition.
En attendant, les conséquences de l’augmentation des contrôles douaniers sur le terminal portuaire de Martinique occasionnent des surcoûts pour les importateurs. Et risquent aussi de peser, en bout de chaîne, pour le consommateur.
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