Les conséquences de la crise sanitaire pèsent sur le marché de l'automobile et de l'électronique

Le marché des semi-conducteurs est frappé de plein fouet par une pénurie. Ces  puces électroniques sont  omniprésentes dans les voitures: le moteur, les freins ABS, les airbags, les radars de stationnement, le tableau de bord en contiennent. 

Dans l'industrie automobile dont la production est programmée à la minute près, la pénurie de composants a forcé les constructeurs à pratiquer le "stop and go" dans certaines usines à travers le monde.

À Sochaux, la production de la nouvelle Peugeot 308, par exemple, avait ainsi dû être interrompue pendant trois semaines. Et le  groupe automobile français Stellantis a décidé de fermer  "jusqu’à début 2022" l’usine de sa filiale Opel en  Allemagne en raison de cette pénurie internationale de composants électroniques. Mercédes pourrait lui emboîter le pas en décembre. 

En Martinique, Auto GM qui commercialise Opel, ne peut plus passer de commande et devra s’appuyer sur son stock pour mener des opérations commerciales de fin d’année, une période qui lui permettait d’augmenter ses ventes. D’autres concessionnaires comme Peugeot ont connu quelques désagréments dans la commande de véhicule ces deux derniers mois. La situation semble néanmoins s’améliorer progressivement.

À Martinique Automobiles (Renault, Nissan), on s'appuie sur le stock en espérant avoir de bonnes nouvelles en début d'année 2022.

La marque du covid

Cette pénurie est directement liée à la pandémie de coronavirus. La situation sanitaire ayant renvoyé les employés à leur domicile pour du télétravail, les entreprises à travers leur monde ont passé commande auprès des fabricants d'ordinateurs et de smartphones pour fournir à leurs employés les outils nécessaires au travail à distance.

Les mesures de confinement ont fait exploser la demande de matériel informatique pour mettre les salariés au télétravail ou se divertir à la maison. La demande en puces électroniques a forcément explosé. Les usines qui fabriquent ces semi-conducteurs ont donc vu leur carnet de commandes déborder.

Ces mêmes usines, souvent chinoises, sont désormais soumises à des coupures du courant récurrentes. La consommation d'énergie électrique en Chine dépassant de loin les programmations nationales, des zones entières du pays, dont certaines fortement industrialisées, sont soumises à des coupures de courant de plusieurs jours. Des coupures qui ont un impact sur la production et donc la réponse à la demande.

Par ailleurs, le trafic maritime est fortement ralenti depuis plusieurs mois. Outre le manque de personnel, les compagnies maritimes doivent faire face à des temps d'attente rallongés dans la plupart des grands ports du monde en raison des restrictions sanitaires qui ont freiné les cadences. 

L’autre conséquence de la situation sanitaire, ce sont les tarifs qui risquent de faire un bon. Le transport en conteneur a aussi explosé. Évalué à 2500 euros au départ de la Chine avant le pandémie, le prix des conteneurs oscille désormais entre 10 000 et 15 000 euros. Pour s'assurer la priorité dans l'approvisionnement, les importateurs martiniquais doivent ajouter 700 euros supplémentaires par conteneur. Une situation qui fait le bonheur des transporteurs. L’armateur CMA CGM, basé à Marseille, a enregistré un bénéfice net frôlant les 3,5 milliards de dollars (3 milliards d’euros) au seul deuxième trimestre 2021.

Du côté des consommateurs en revanche, l'humeur est plus morose car forcément les hausses de  tarifs qui sont répercutées sur les prix à la consommation. Un impact direct sur le budget des foyers.