Les agriculteurs de Martinique font entendre leurs doléances à la CTM

Par 30/01/2024 - 09:22 • Mis à jour le 31/01/2024 - 05:05

Alors que la colère des agriculteurs gronde dans l’Hexagone, Serge Letchimy a invité les exploitants de la Martinique à le rencontrer à la CTM, hier (lundi 29 janvier), afin d’émettre des propositions concrètes au gouvernement pour obtenir des solutions durables pour la filière locale.

    Les agriculteurs de Martinique font entendre leurs doléances à la CTM

Près de 200 agriculteurs ont été reçus par le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), Serge Letchimy, hier (lundi 29 janvier).

L’objectif de cette rencontre : écouter les doléances des agriculteurs de Martinique, toutes filières confondues, pour écrire une plateforme commune à présenter au gouvernement.

En plus des propositions faites par le président du conseil exécutif dans son courrier adressé au gouvernement où il demande notamment la réforme du POSEI (Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité), les agriculteurs ont pu évoquer leurs difficultés spécifiques, comme le problème de l’eau (irrigation, canalisations défectueuses), les difficultés à obtenir des aides, les retraites basses, les prix du marché, les chiens en divagation, etc.

Des difficultés spécifiques

Les agriculteurs ont jusqu’à ce soir (mardi 30 janvier) pour formuler leurs doléances par écrit et les déposer à la CTM. Ce lundi, ils ont fait entendre leur colère, au micro de RCI.

À ECOUTER La colère des agriculteurs

Pour Serge Letchimy, les difficultés des agriculteurs martiniquais nécessitent un cadre spécifique et ne doivent pas être les oubliés du gouvernement Attal.

Nous sommes dans une situation extrêmement compliquée et difficile. C'est pour cela que nous avons souhaité que cette mobilisation se fasse aujourd'hui de telle sorte qu'on puisse bien sûr apporter des solutions que nous préconisons, nous CTM, mais aussi les agriculteurs eux-mêmes. Ce qu'on constate, c'est qu'il y a une situation de détresse locale.

La réforme du POSEI, un des points principaux du courrier de demande d’urgence du président du conseil exécutif - envoyé la semaine dernière au premier ministre Gabriel Attal -, ne convainc pas tous les agriculteurs.

Certains sont sceptiques car, selon eux, de nombreux professionnels ne remplissent pas les critères pour en bénéficier (surface d’exploitation notamment).

Mais pour Nicaise Monrose, conseiller exécutif en charge de l’agriculture à la CTM, ces subventions sont indispensables. Il faut simplement les adapter à la morphologie de notre agriculture.

Nous disons clairement qu'il faut une aide au revenu qui soit ouverte à tous. Une aide aux revenus qui ne tienne pas compte de la dimension de l'exploitation, qui ne tienne pas compte du produit, mais qui tienne compte du fait qu'il y a une activité agricole ou une exploitation.

Audrey Rétory est agricultrice bio à Case-Pilote. Selon elle, bien avant les réformes potentielles du gouvernement, de nombreuses actions sont possibles localement et sont entre les mains de nos politiques au niveau local.

Je ne suis pas une madame subventions. Il faut régler les problèmes. Pourquoi il y a des augmentations de transport à ce point ? Concernant les problèmes d'intrants, je pense qu’on peut les faire nous-même, ici.

Concernant les attaques de cheptels par les animaux errants, elle préconise la création d’une brigade et d’un fonds de remboursement des bêtes.

Imaginez que vous perdiez un mouton qui vous coûte 600 euros. Moi j'ai des poules. Quand j'en ai 30 qui meurent dans une soirée, ça fait mal au cœur et ça plombe votre trésorerie.

 


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